C’est arrivé d’un coup! Bang! J’étais assise à la table de la cuisine avec ma fille de 7 ans et j’essayais de garder mon calme pendant la période de devoirs. J’en étais à la cinquième explication (plutôt créative!) d’un problème de math. Malgré mon désir le plus profond de rester calme, je me suis emportée, lui demandant de faire un peu d’effort (pour l’amour du saint ciel!).
Au lieu d’y mettre de « l’effort », elle s’est levée et s’est précipitée dans sa chambre. Au moment de fermer (claquer serait plus exact!) sa porte, elle a crié.
« JE TE DÉTESTE! T’ES TELLEMENT UNE MAUVAISE MÈRE! »
Eh bien oui. Elle a dit ça et je n’ai rien fait. J’ai attendu, puis je suis allée la voir. Je l’ai trouvé assise par terre dans sa chambre, les yeux bouffis et le visage rougi. Je l’ai prise dans mes bras et je lui ai demandé si elle se sentait mieux, si le fait de m’avoir avoué sa haine l’avait apaisé. Heureusement pour moi, sa réponse a été négative.
Nous avons ensuite discuté quelques minutes à savoir ce qui était acceptable ou non de dire quand on est en colère, insistant sur le fait que les mots laissent des blessures dans le cœur des gens que l’on aime (et aussi de ceux qu’on aime moins).
Je lui ai aussi promis une chose : peu importe la raison de ses colères futures, peu importe qu’elle hurle sa vie à me dire qu’elle me déteste, je l’aimerai toujours.
Je n’ai pas la prétention de tout savoir sur la gestion des émotions de mes enfants, mais je crois que d’en avoir quatre m’a appris quelques petites choses. Mettre en mot leurs émotions et les rassurer sur les nôtres permet de développer une réciprocité qui grandit avec les années. Ces échanges, aussi difficiles ou confrontant soient-ils parfois, permettent de solidifier ma relation avec eux et augmentent la confiance qu’ils me portent.
Aujourd’hui, ma fille ne me déteste plus. Mais peut-être que demain, oui. And it’s all good. On gérera ça, une frustration à la fois!