Partie 1 et 2.

J'arrive en salle d'accouchement. On me présente le charmant ballon à pie de vache (oui, oui) et je m'exécute afin de faire avancer le travail. Vers 5 h du matin (je crois), je vais visiter le bain tourbillon pendant une heure. Toute une expédition! En m'installant dedans, j'ai failli me ramasser la bedaine par-dessus tête! Heureusement que j'étais seule et que personne n'a pu voir mes acrobaties aquatiques. Sortie du bain, je retourne sur le ballon et on m'examine. Je suis dilatée à 4 et effacée à 90 %. Hourra! je peux avoir la péridurale et enfin me reposer.

Vers 8 h, je suis sous péridurale et les contractions s'arrêtent. Il ne se passe plus rien. On doit alors me donner du Pitocin. Pas une petite dose, la plus grosse dose possible! Tout va bien, j'informe quelques personnes que je suis à l'hôpital. Malheureusement pour moi, la péridurale cesse de fonctionner et je recommence à sentir les contractions. J'ai l'impression que l'intérieur de mon corps se fait broyer. L'infirmière tente de trouver des solutions pour aider à apaiser mes douleurs, sans succès. Vers 13 h, j'ai droit à une seconde péridurale. Soulagement!

Je somnole tout l'après-midi. En soirée, les choses commencent à devenir plus difficiles. Je recommence à sentir les contractions, je ne me sens pas bien et j'ai besoin de vomir à quelques reprises. L'endroit où la péridurale est posée dans mon dos me fait souffrir en plus de mon mal d'estomac. Je souhaite pouvoir me coucher sur le côté, mais chaque fois que l'on tente l'expérience, ils ne sont plus capables de capter le cœur du bébé.

Malgré une dose de Pitocin capable de faire accoucher 10 femmes, je dilate à vitesse de tortue. Vers 23 h, je suis à 6. On m'informe qu'on viendra percer la poche des eaux afin de faire accélérer le travail. #ESPOIR. J'attends. Aucun médecin ne vient. C'est vers 1 h 30 du matin que le médecin de garde arrive. En m'examinant, la poche se rompt. Je ressens alors une envie de diarrhée explosive. J'informe que j'ai besoin de pousser. Je suis à 7 : on me conseille donc de rester « molle » (facile à dire) et de respirer.

Je commence à avoir envie de péter une coche. Je n'en peux plus et j'ai peur de ne plus avoir la force pour pousser ou encore de devoir avoir une césarienne. Constatant la lenteur du travail, l'équipe médicale se laisse une heure afin de voir comment le tout progresse.

Vers 6 ou 7 h, je suis rendue à 9. On m'informe qu'il y a de l'enflure et une membrane. 8 h sonne et je change d'infirmière. Celle-ci m'indique qu'elle téléphone à l’anesthésiste afin de me soulager et permettre de me reposer pendant que le bébé descend.

Le médecin de garde arrive et je lui indique que «  ça pousse » . Elle m'examine et m'offre de pousser 2 ou 3 fois pour me soulager. J'accepte en me disant que « c'est là que ça se passe ». Après la première poussée, je suis complète. J'ai le choix : je pousse ou on attend que bébé descende.

Je pousse et finalement, les cheveux de ma p'tite boule apparaissent. Ça devient sérieux dans la salle. Je garde les yeux fermés et je suis guidée par les encouragements de l'équipe. À 9 h 10, le 14 décembre, ma fille a franchi le fil d'arrivée de notre marathon.

Crédit : Nathalie Chassé