Quand la fin du congé de maternité nous amène dans un néant professionnel

Je vous mets en contexte : je travaille à contrats dans une grosse entreprise, au siège social, et puis je tombe enceinte. J’ai en mains un bac’ en n’importe quoi, et de l’expérience en tout. Je tombe en congé de maternité et je n’ai plus rien devant moi. Le vide total. Trop de possibilités et rien en même temps. Pas assez d’expérience et une formation inadéquate pour ce que je veux faire. C’est ça ma vie astheure.

Je suis maman et je me définis comme telle. Quand on me demande ce que je fais comme métier, je ne sais pas quoi dire.

—  Ben je suis en congé de maternité. 
—  Oui, mais avant?
—  Avant? Ben j’étais un utérus…
—  Oui, mais avant?

Je ne sais jamais quoi répondre. J’ai été presque toute ma vie sur des contrats qui m’ont presque toujours amené nulle part, malgré les grandes possibilités qui s’offraient à moi par la suite. J’ai toujours été de celle qui était qualifiée de personne à « intérêts multiples ». Le genre de personne qui peut faire d’un peu de tout et qui change de métier à tout bout de champ. Je n’ai jamais réussi à trouver ma place au sein d’une équipe ou d’une entreprise. Sauf une fois.

Arrivée à la fin de mon congé de maternité, j’étais excitée devant toutes ces possibilités qui s’offraient à moi. Un éventail de métiers auxquels je pouvais accéder et qui me permettait de commencer à neuf. Mais en même temps, ça m’a fait peur. Je n’ai pas su quoi faire de cet infini sans barème, ni limite. Un champ sans clôture, c’est trop grand pour moi.

J’ai pensé aimé quelque chose durant mon congé de maternité, alors j’ai décidé de suivre plusieurs formations (inutiles) dans ce domaine. Je pensais avoir trouvé ma voie. Puis, la passion est partie aussi vite qu’elle est arrivée. Elle ne marchait plus avec ce que j’étais devenue ensuite. Elle n’était pas de la même couleur que moi. Moi je suis plus jaune pâle, pis ma passion était mauve foncé. Ce n’était pas ça. J’étais encore passée à côté de la track. Je déraille souvent pis j’embarque trop de monde dans mon train. Ça fait qu’on est plusieurs à se retrouver dans le champ après ça.

Maintenant que je suis de nouveau devant rien, j’essaie de me centrer sur ma vie intérieure et retrouver ma véritable essence. T’sais, celle qui va me faire vibrer longtemps. Il est temps que j’achète un billet pour un aller simple non remboursable, non?

Ça vous est arrivée, cette situation, à la fin de votre congé de maternité?