Je me souviens d’une pièce de théâtre à laquelle je participais quand j’étais en maternelle. Je jouais le rôle de la maman enceinte pis ça ne m’tentais pas pantoute. Je devais mettre un gros bedon et être « mariée » à un garçon. Je me rappelle avoir fait une crise, car je ne voulais pas faire rire de moi. J’étais une petite fille en quête de sa féminité pis on venait mettre sur scène le sens du mot femme dans toute son « immensitude ». Je n’étais pas prête et surtout, je n’avais pas assez confiance en moi pour prendre ça comme un jeu.
Encore aujourd’hui, je porte le fardeau de la fille transparente. Celle qui ne veut pas qu’on la voit, de peur de déranger. T’sais, celle qui s’excuse quand on lui donne un coup de coude dans le ventre dans une rangée d’épicerie. Cette femme-là, ben c’est moi. Je m’excuse de vivre et de respirer l’air de quelqu’un qui en aurait plus besoin que moi.
Quand ma fille est née, s’il y a bien une chose que j’ai voulue, c’est qu’elle ait confiance en elle. Je suis d’avis que la confiance, ça se développe dès les premières semaines de vie. Je dois lui répéter au moins 25 fois par jour qu’elle est gentille et qu’elle est belle. Qu’elle est dont intelligente. Le plus beau cadeau que je pourrais lui donner, celui qui fera jouer ma fierté en boucle infinie, c’est celui dont ma fille se servira pour sentir qu’elle a le droit de vivre et de parler.
Parler des non-dits qui la grugent par en dedans et parler volontairement de ses blessures et de ses états d’âme. Parler de tout et de rien. Surtout, ne pas se sentir mal d’être « juste » là, comme ça m’arrive parfois. J’espère que ce sera elle la fille pas gênée qui ira dire aux petites pas fines d’arrêter d’insulter celle qui porte des lunettes et qui a perdu ses deux palettes en même temps. J’espère que ce sera elle qui, dans la cour de récré, jouera au ballon avec joie, sans avoir peur de kicker à côté et de faire rire d’elle. Je veux qu’elle fonce.
Peut-être que je lui aurai trop dit qu’est belle et qu’est bonne et que ça fera l’effet inverse. Que c’est comme ça qu’on fait les enfants-rois. Peut-être que je ne devrais pas la féliciter autant que ça et applaudir quand elle empile deux blocs. Mais, au moins, elle va le savoir qu’elle est bonne en bloc.
Je souhaite de toutes mes forces qu’elle sera la petite fille forte et courageuse qui n’a pas peur du ridicule. Que sa confiance sera comme une tour si haute et solide qu’elle sera inébranlable. Une tour qu’elle aura construite avec ses blocs pis une bedaine en coussin en dessous de son chandail.
Quels sont les moyens que vous prenez afin de développer la confiance en soi de vos enfants?