Mon couple est « plate » et ça me rend heureuse!

Mon fil Facebook est truffé, comme les vôtres sans doute, de ces photos de couples heureux sur la plage, de bouquets de fleurs qu’il lui a acheté pour rien, de cadeaux surprises qu’elle lui a fait, de selfies amoureux au resto sans les enfants, de sorties bien habillés au concert.

Et parfois je jalouse un peu tout ça.

Je vois ces amoureux habillés en Frank & Oak avec leur superbe barbe d’une semaine, leur cheveux à la Jean-Philippe Wauthier et leurs grosses lunettes écaille de tortue. Ces gars dignes de photos de mode lumbersexuel à rendre moche un de ces mannequins Moores malgré leur style de parfait-intello-amant-du-tonnerre-le-soir-venu.

Je vois ces amoureuses, qui portent du Zara comme pas une, le sac à main dans le pli du coude, la chevelure de feu au brushing savamment négligé et les cernes inexistantes.

Et je nous vois…

Nous, qui ne faisons pas de sortie en amoureux (on vit dans la même maison, on se voit tous les jours, alors pourquoi diable mobiliser une gardienne et me maquiller quand mon chum accepte mes yeux bouffis du matin?).

Nous qui n’allons pas en tout inclus (le Sud, c’est juste pas notre truc, on attend que ça s’offre en Suède, en attendant, on va chez IKEA, ha!).

Nous qui avons décidé dès le debut de notre relation, il y a presque 9 ans maintenant, de ne pas se faire de cadeau. Nous pour qui une soirée agréable se passe collés dans le divan à faire des mots croisés et en buvant du thé.

Je dois l’admettre, mon couple est d’une platitude rare. J’ai jamais rien de cool à mettre sur Facebook, pas même notre face on ne peut plus commune au style anonyme.

Et quand j’en viens à trouver les autres vraiment mieux que nous, je réalise que je ne suis pas une romantique pour deux sous. Je n’ai pas besoin de fleurs et de vin pour aimer et me sentir aimée. J’ai besoin de quelqu’un que j’admire, avec qui il est agréable de parler de mes projets, dont j’aime le sens de l’humour et l’esprit critique. Quelqu’un qui m’appuie, qui sait quoi me dire, qui tient à moi et auquel je tiens, quelqu’un qui est capable d’auto-détermination, quelqu’un avec qui le travail d’équipe du quotidien n’est pas une corvée.

Et ça, je l’ai, je n’en doute plus.

Nous n’avons rien d’extraordinaire, nous n’avons pas besoin d’extraordinaire. Juste besoin de nous. Ressentez-vous cette pression parfois?