Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours revendiqué mon droit de faire ce que je voulais, sans contraintes par rapport à mon genre. Me faire dire « les filles ne peuvent pas grimper aux arbres, dire des gros mots, agir ainsi, parler comme ça » a toujours été un bon moyen de s'assurer que je fasse le contraire. #EspritDeConfrontation101

J'ai longtemps refusé que mon statut « féminin » indique ma manière d'être ou de devoir être. Je ne voulais pas « m'abaisser » (notez les guillemets) à la condition de femme que la société m'imposait. Je suis devenue tomboy.

Crédit : Giphy

Enfant, j'étais révoltée à l'idée de n'être « qu'une fille ». Une fille, c'est faible et superficielle (entendez le sarcasme). J'ai refusé les robes, le rose et les frous-frous. Ma mère était désespérée quand je m'entêtais à vouloir porter jeans et t-shirt noir pour aller à un mariage. J'ai fait des retenus et du piquet pour m'être battue (à coups de poing) avec des gars plus forts et plus grands que moi dans la cour d'école. Mon père m'avait appris à me battre, fallait que ça serve. #Not

Puis, j'ai vieilli. J'ai lu. J'ai compris que je n'étais pas obligée de rejeter en bloc tout ce qu'on dit « féminin » pour m'affirmer égale aux hommes. Que je n'avais pas besoin de jouer le gars pour me faire respecter.

J'ai compris que l'égalité devait reposer sur des valeurs communes de respect de notre caractère humain, dans le sens homo sapiens du terme, dans le sens de « nous naissons tous libres et égaux ».

Aujourd'hui, je porte des robes, je me maquille, et d'autres fois pas, mais sans blague, on s'en tape. Je fais ce qui me plait pour moi et non pas pour répondre ou m'opposer à un quelconque « standard » social.

Vous le savez, mon année, en tant que femme, a été intense. J'ai été heurtée par nombre de propos antiféministes, du genre de ceux qui rejettent la responsabilité d'une agression sur la victime. J'ai été heurtée par les politiques néolibérales d'austérité qui touchent majoritairement les femmes. J'ai été heurtée que le Front commun syndical lâche la FSSS (Fédération de la santé et des services sociaux, un syndicat de plus de 125 000 membres, composé à 80% de femmes). J'ai été heurtée dans mon idéal féministe. Pis, je me suis dit, nous avons, encore, toujours et plus que jamais besoin du féminisme, ici, au Québec, en 2016.

Pour souligner la JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES, les TPL Moms et dads vous disent pourquoi, selon eux...


« NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DU FÉMINISME...»

Geneviève M. S.
« ... parce que je veux que les pères soient considérés comme des parents d'égale valeur aux mères. »

Marc-André
« ... parce que sans lui, je ne verrais probablement pas mes privilèges et je reproduirais des dynamiques de domination et d'oppression. Il me permet de prendre conscience de mon statut et de mon impact en tant qu'homme. Il me permet de mieux comprendre le statut des femmes afin de diminuer, dans l'optique d'éradiquer, les effets du patriarcat et construire des rapports vraiment égalitaires entre femmes et hommes. »

Marta 
« ... parce qu'on se sert encore et toujours des différences biologiques homme/femme pour "justifier" un traitement social différent selon le sexe. »

Marie-Pier
« ... parce que je veux que ma fille puisse conjuguer maternité et carrière si elle en a envie, sans devoir se battre pour y arriver. »

Valérie L. 
« ... parce que ça ne devrait pas être gênant d'être féministe! »

Virginie 
«... parce que j'ai été soulagée d'apprendre que j'avais un garçon [concernant la culture du viol, la pression de l'apparence, le constant besoin de devoir se prouver davantage en tant que femme] et cela n'est pas normal. »

Nadia
«... parce que pour moi, le féminisme, c'est avoir le choix. Être libre de mes choix. »

Natalie-Ann 
« ... parce que c'est toujours aussi pertinent aujourd'hui que de chercher l'égalité. »

Katia 
«... parce qu'on essentialise encore les métiers féminins en parlant de vocation et que ça sert de prétexte pour continuer à moins payer les métiers traditionnellement féminins. [...] Parce que je veux que mon fils sache qu'il a le droit de ressentir d'autres émotions que la colère. Parce que fuck le culte du sacrifice féminin comme objectif ultime constant.

Parce que mon gouvernement prend mon argent pour conserver des jobs de gars, mais coupe les éducatrices. [...] Parce qu'on frivolise encore les occupations et les préoccupations féminines : une oeuvre sur la paternité touche à l'universel, une oeuvre sur la maternité est un truc de bonne femme. [...] Parce que, médicalement, on diminue ce que vivent les femmes et on leur dit que leurs symptômes sont psychologiques. Parce qu'il y a un nombre risible de femmes réellement au pouvoir, en 2016, dans les gouvernements ou dans les entreprises. Parce que tellement de trucs. »

Pourquoi avez-vous toujours besoin du féminisme?