J’ai toujours eu la chienne d’accoucher. C’est une drôle de phrase, mais c’est vrai. Même pas enceinte, je me réveillais la nuit pour avoir peur d’accoucher.

Ça a l’air que je ne suis pas la seule. Mes collègues vous en ont déjà parlé ici, ici et ici.

L’accouchement, c’est un joyeux mélange de tout ce qui me terrifie : le sang, la douleur, le lâcher-prise et la possibilité de l’échec. Quatuor de l’enfer.

Faut être réaliste : je n’ai pas vraiment eu de mérite à mener à terme mes grossesses. Manger, dormir, prendre mes médicaments pis espérer que les p’tits bobos passent. Alors que l’accouchement… c’est le point culminant du projet famille. C’est lui donner naissance. (Héhé!)

Les femmes l’ont toujours fait. Taux de réussite bien au-delà de la note de passage. Justement. Si MOI, j’échouais? Si mon corps n’était pas en mesure de l’expulser, ce projet famille? Et si j’exposais au grand jour mon incapacité à surmonter la douleur? Quelle humiliation!

Les 2 semaines précédant mon premier accouchement, mon chum me retrouvait toujours à la fin de la journée assise au salon en train de lire « Une naissance heureuse ». En pleurs.

« J’ai peur », que je lui hoquetais entre deux sanglots. La partie « naissance », je l’ai bien comprise. On repassera pour le « heureuse ».  Je voulais juste retrouver mon corps pour moi toute seule. Libérée, délivrée!

Finalement, mon premier accouchement s’est quand même bien passé. On a aujourd’hui un grand garçon en santé. Et ça fait une belle histoire à raconter. Justement, je vous la raconte plus tard cette semaine!

Dans quelques jours (quelques heures, qui sait?!) je retente le coup. Un AVAC, si possible. Ça laisse un peu plus place à la magie qu’une césarienne planifiée. J’ai choisi d’avoir la surprise. Le vois-tu, le paradoxe de la Germaine?

Là, je vis le quotidien d’une maman depuis 2 ans. Les sentiments qui m’habitent ne sont plus les mêmes. Plus d’altruisme; moins d’insécurité. Plus de feux à éteindre, moins le temps de me faire des scénarios terrifiants. Je n’ai même pas ouvert un livre de grossesse des 9 derniers mois.

Oui, j’ai toujours peur. Sang, douleur, lâcher-prise et possibilité de l’échec : toujours présents. Mais cette fois-ci, il y a quelque chose qui transcende tout ça : la hâte! J’ai tellement hâte de rencontrer mon deuxième bébé! Hâte de voir s’il ressemble à son frère, hâte de les présenter, hâte que mon chum puisse enfin avoir du concret!

Plus les jours passent, plus j’ai hâte! Moins je pense au quatuor de l’enfer. J’accueille même  les contractions avec plaisir plutôt que de les maudire.

C’est peut-être ça le secret (pour moi). Même si c’est vraiment basic. M’accrocher à une pensée heureuse. Je m’inspire de Peter Pan, finalement! 
 

Crédit : Giphy

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