Lorsque j’ai appris que nous attendions un deuxième enfant, je me suis demandé, un peu comme tout le monde, comment nous pourrions l’aimer aussi fort que le premier. Puis, j’ai lu dans un article que l’on découvrirait ce nouveau-né, un jour à la fois, comme pour le premier. Cette inquiétude dissipée, je me suis mis à angoisser alors que la date prévue d’accouchement approchait.

J’angoissais à l’idée de devoir être séparée de mon fils. La prunelle de mes yeux de mère (un peu trop) poule. Mon Félix qui est en pleine découverte des capacités physiques de son petit corps. Il s’amuse à sauter et à courir partout, ainsi qu'à grimper sur toutes les surfaces. Je suis donc constamment sur la corde raide à le surveiller pour éviter une trop grosse blessure de guerre.

Partir presque 48 heures à l’hôpital et devoir laisser mon enfant casse-cou entre les mains de ses grands-parents (ce qui s’avère pourtant très rassurant) m’angoissait beaucoup. Et s’il lui arrivait quelque chose pendant mon absence? Il faut dire qu’il avait déjà à son actif : une chute dans les escaliers, une méga, titanesque prune au front après être tombé sur le plancher de céramique de la cuisine, un menton fendu sur le même plancher et de multiples fouilles plus ou moins importantes. De quoi inquiéter une mère un peu...

J’ignorais pourtant que quelque chose d’autre se tramait à mon retour à la maison. Mon Félix m’a été remis avec tous ses morceaux, en pleine forme et très heureux de revoir sa maman et de rencontrer son petit frère dont on lui avait tant parlé au cours des dernières semaines. Lorsqu’il est entré dans la chambre d’hôpital avec son papa, j’ai lu sur son visage la joie, l’incompréhension, l’envie de pleurer et une foule d’autres émotions qui se bousculaient. Il m’a serrée dans ses bras et finalement, il était heureux. Jusque-là, tout allait bien.

 

Surprise! C’est à moi qu’il est arrivé quelque chose d’inattendu. J’ai été frappée de plein fouet par la réalité. Celle qui m’a fait réaliser brutalement, en me retrouvant chez moi avec un vrai petit bébé, que mon bébé de deux ans n’en était plus un. J’ai manifestement loupé le mémo qui disait que mon fils était devenu un petit garçon. Le choc, et un deuil à faire!

J’ai eu le cœur gros pendant les deux journées suivantes. Bon, les hormones avaient probablement quelque chose à voir là-dedans, mais quand même. Je n’étais pas préparée à devoir laisser partir mon premier bébé en seulement deux jours. Le temps avait coulé comme de l’eau entre mes doigts sans que je ne puisse le retenir. Le temps coulait maintenant sur mes joues. Je me retrouvais avec un nourrisson qui me rappelait les moments passés avec Félix lorsqu’il était lui aussi un nouveau-né et je pensais pourtant en avoir pleinement profité.

J’ai réalisé que ces moments ne reviendraient jamais. Je pourrais revoir bébé Félix sur mes photos, mais je ne pourrai plus le prendre dans mes bras sans que la longueur de ses jambes ne dépasse ma taille et coller mon nez dans son cou pour sentir sa si bonne odeur de petit bébé. Ce Félix désormais amoureux fou de son petit frère qui dit : « C’est papa qui l’a fait! » en présentant Théo à une de mes amies. Je jure qu’on ne lui a pas expliqué comment ça se fait, un bébé!

J’avais peur de ne pas aimer autant un autre enfant (Théo nous a tous conquis d’un seul regard). J’avais peur de ne pas pouvoir tout contrôler pendant mon séjour à l’hôpital (Control freak? Ouin!). J’avais peur d’avoir mal pendant l’accouchement (Seigneur que j’ai eu mal!).

Mais j’aurais plutôt dû craindre le moment où mon premier bébé deviendrait un petit garçon si vite. 

Théo a maintenant trois mois et en regardant des photos de Félix bébé, ce sentiment de nostalgie m’envahit encore un peu. Je m’ennuie de mon premier bébé. C’est une période qui passe tellement rapidement. Trop rapidement. C’est une période éphémère. 

Quoi qu’il en soit, je me plais à dire que j’ai deux bébés et je prends plein de photos de mes garçons pour toujours me rappeler chaque étape de leur enfance. Maintenant, je savoure tous les « je t’aime maman » que Félix me lance et les nombreux fous rires que l’on partage quand je le borde le soir. Sur ce, je retourne à mon Théo qui me réclame et j’en profite au maximum.

Comment avez-vous vécu l'arrivée de votre deuxième enfant?