Partie 1

La césarienne d'urgence de Marie, vue par son conjoint :

Lundi matin, ma blonde commence à avoir des contractions douloureuses. Voulant être rassuré avant de partir travailler, je lui coule un bon bain afin de la soulager. Je quitte pour le boulot, prêt à revenir au moindre signal. Enfin! Tu vas naître aujourd’hui!

Au retour du travail, je la trouve pimpante. Je déduis que nous devrons encore attendre. Je lui cache ma déception. J’ai si hâte!

Dans la nuit, ma blonde se précipite à la salle de bains. Yé! Elle a crevé ses eaux! Sans perdre de temps, j'appelle l'hôpital pour annoncer notre arrivée. Je me dépêche de mettre la valise dans l’auto pendant sa douche.

Je conduis en tentant d’éviter le plus de nids de poule possible.

Au moment de la péridurale, je vis un grand moment d'angoisse. Ma blonde doit rester immobile, mais elle a des contractions. À deux reprises, la procédure lui donne des spasmes dans la jambe.  

Je m’imagine les pires histoires d’horreur de paralysie. Je décide de taire mes angoisses, mais je préférerais qu’elle laisse faire la péridurale. Mes mains sont si moites!

La péridurale fait finalement son effet. Trop bien. Le personnel s'interroge, discute à voix basse et tente de trouver des solutions, mais l'inquiétude est palpable. J’ai chaud, je transpire!

Le médecin de garde n'est toujours pas arrivé. Son quart finit dans 30 minutes. Le rythme cardiaque du bébé fluctue. Il faut faire une césarienne d’urgence!

Le gynécologue de ma blonde arrive à l’avance pour sa garde et la prend en charge.
Je quitte la chambre aux côtés d'une infirmière pour vêtir le beau suit bleu hôpital. À peine sorti de la pièce avec mes vêtements dans les mains, une infirmière me prend par le bras et me demande d'accélérer le pas.

Il m'est impossible de voir ma blonde. Une douzaine de personnes l'entourent. Le temps de déposer mes vêtements, quelqu'un d'autre me prend par le bras : « Suis-moi et vite! »

Ma blonde sort de la chambre. Je ne sais pas quand je vais la revoir. Le gynécologue me conduit dans un vestiaire au pas de course. Il est essoufflé : « Attends, quelqu'un va venir te chercher. »

Ces 5 minutes me semblent interminables. Est-ce que l'on m'a oublié?

Je suis finalement assis sur un petit tabouret en salle d'opération, ma blonde étendue en croix. Un drap bleu m'empêche de voir le travail des médecins. Dans quelques minutes, tout sera réglé. L’ambiance est très détendue.

On me prévient que mon fils s’en vient. Naïf, je me lève pour voir de plus près, derrière le drap… et je suis rapidement rattrapé par le bras. On ne veut pas d’un papa qui tourne de l’œil à la vue de l’intérieur de sa blonde…

Quelques minutes plus tard, je suis de retour à la chambre en peau-à-peau avec mon nouveau-né.

Qu’il est beau; qu’il est calme! Je l’embrasse sur tous les bouts qui dépassent de sa couverture!

Tu es enfin là. Je suis un papa.