Comme moi, vous faites peut-être partie de ces gens à qui la vie adore fournir des anecdotes. Avec moi, la vie, elle se fait « pusher » d’historiettes, ou bien elle se rit de moi, se frottant les mains en faisant des « Gnac! Gnac! » machiavéliques dans le coin d’une garde-robe.

Alors je préfère de loin l’option A. Mais je m’égare.

L’exemple le plus flagrant de tout cela serait sûrement notre retour à la maison après la naissance de bébé n°1. La chair de ma chair a pointé le bout du crâne à 36 semaines. Je ne sais pas pour vous, mais moi, les médecins m’avaient dit 40 semaines. Déjà là :

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Après 5 jours d’hospitalisation pour diverses difficultés, on nous montre la sortie. Je garde le contrôle. Je suis confiante. Je gère. Sauf que c’est faux.

Je n’ai pas dormi plus de 12 heures en tout dans les 5 derniers jours. Mon bébé refuse de boire au sein. Je n’arrive pas à tirer mon lait correctement. J’ai mal là où je n’ai jamais eu mal auparavant et un peu partout ailleurs. Mais, dans ma tête, je gère donc ça va, t'sais!

Sauf que, quand un « Tabar%**!% » bien senti retentit du fond de la cuisine, à l’instant même où je dépose ma tête sur l’oreiller, je ne suis pas contente. Quand l’homme ne répond pas quand je lui demande ce qui se passe, je ne suis pas contente. Quand il entre à quatre pattes dans la chambre, je ne suis pas contente (et je trouve que son sens de l’humour est assez douteux). Quand je réalise qu’il s’est barré le dos en fermant la porte du lave-vaisselle, je perds tout contrôle. Quand, le voyant couché dans le lit de douleur, des spasmes incontrôlables lui secouant les jambes, je lui diagnostique une fracture de la colonne vertébrale avec atteinte aux organes internes.

Juste ça.

Quand les ambulancières partent avec mon « homme-qui-ne-possède-pas-de-carte-d’assurance-maladie » et que je reste derrière avec mon bébé neuf assoiffé et mon père, beaucoup trop compréhensif, arrivé en panique, je commence à composer son oraison funèbre.

Parce qu’à ce moment-là, je vous jure, je suis persuadée que je devrais m’acheter un petit chapeau à voilette et trouver une robe noire où je pourrais coincer mon restant de bedaine dont personne ne m’avait-parlé.

Je blâme le manque de sommeil...
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L’histoire se termine bien ou tout comme. L’homme est revenu avec des relaxants musculaires, un air piteux et une facture d’hôpital. Vérité vraie. Et si vous vous reconnaissez un tant soit peu dans cette histoire ou si votre retour à la maison n’est tout simplement pas à la hauteur de vos attentes, dites-vous que tout cela n’est que matière à anecdotes.

Respirez.

Faites un pied de nez en direction des « Gnac! Gnac! » machiavéliques.

Et souriez.

Parce qu’il y a une nouvelle vie, fraîchement sortie de l’hôpital, qui va bientôt prendre le contrôle. Et vous fournir plein d’historiettes sensationnelles.

Profitez-en.

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Comment s’est passé le retour à la maison pour vous?