Quand j’ai appris que j’étais enceinte la première fois, il était évident pour moi que je voulais accoucher sans un public présent dans la chambre. Je savais d’emblée que je souhaitais garder ce moment et mon vagin dans un cocon aussi intime que possible. Quelques heures qui allaient se passer seulement entre moi et mon chum. Et l’équipe médicale, of course. Il pouvait y avoir 15 personnes qui attendaient dans le corridor, je m’en foutais. Du moins, c’est ce que je croyais.

Puis, vint un moment où, dans mon groupe de mamans Facebook, la question a été posée. Celles qui n’en étaient pas à leur premier enfant nous faisaient part de leurs expériences et de ce qu’elles espéraient vivre cette fois-ci. En lisant leurs réponses, je me suis mise à me demander ce que je voulais vraiment.

J’ai la « fâcheuse » habitude de vouloir faire plaisir à tout le monde. De vouloir que tous aient des privilèges égaux. Donc, si j’invitais ma mère, je devais aussi inviter son conjoint. Et mon père. Et mes beaux-parents… Mon frère ainsi que la sœur de mon chum. T’sais, toute la famille immédiate!

Et puis, je me suis mise à penser au déroulement. Je les appelle quand pour leur dire de venir nous rejoindre? Et si c’était long? Et si ça tournait mal? Et si j’étais complètement épuisée après mon accouchement et que je souhaitais avoir la sainte paix?

Je me connais. Je savais que j’avais un souci de perfection performance. Que j’aurais conscience que des gens attendaient juste à côté, avec impatience, de rencontrer mon bébé. Et que je voudrais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour satisfaire leurs attentes le plus rapidement possible.

Certaines mamans du groupe avaient parlé du besoin de garder leur bébé collé contre elles (ou à la limite dans les bras de papa) pendant un certain temps, qui allait de quelques minutes à quelques heures. Certaines regrettaient d’avoir laissé la famille entrer aussi rapidement. Je savais qu’une fois tout ce beau monde dans la chambre, j’aurais été mal à l’aise de leur refuser de le prendre. Ces premières heures de vie avec lui blotti contre moi, je ne pourrais pas les rattraper plus tard.


Ma vision catastrophe des gens qui auraient assisté à mon accouchement
Crédit: giphy

 

Ma décision était prise. J’en ai parlé avec mon chum qui, à mon grand bonheur, avait sensiblement le même désir. Mais comme c’était moi qui allait accoucher, il ne m’en avait pas parlé. Il voulait que je me sente à l’aise d’inviter quelqu’un si je croyais que ça pouvait m’aider. Il faut aussi l’avouer, je crois qu’il espérait que quelqu’un prendrait sa place et qu’il pourrait arriver seulement une fois notre petit homme au monde (No way mon cher! Dans tes rêves!).

Je suis consciente que ma décision a créé des déceptions. Mais elle a aussi été reçue avec beaucoup de respect, sans aucune pression. Personne n’a essayé de me faire changer d’avis.

J’ai pu accoucher l’esprit tranquille, sans mon envie de faire plaisir aux gens dans le couloir. Sans avoir pleins de téléphones à faire dès notre départ pour l’hôpital. Nous avons pu profiter des premières heures avec notre bébé, sans nous soucier des autres qui étaient aussi impatients de le rencontrer. Puis, nous avons pu faire nos appels pour l’annoncer et lancer les invitations dans le calme, une fois que nous étions à l’aise à l’idée de partager notre nouvelle merveille avec le reste de la famille.

Appeler les grands-parents à 22 h pour leur annoncer que leur petit-fils est né une semaine plus tôt que la date prévue, ça a causé toute une surprise! Et ça leur a tous fait passer une belle nuit blanche, puisqu’ils devaient attendre au lendemain en début d’après-midi pour venir nous visiter. Mouahaha! Ok, on est pas si evil que ça quand même. Mais ça nous donnait une excellente excuse pour profiter tranquillement de notre petit homme.


« Les visites sont permises seulement à partir de 13h demain! »
Crédit: giphy

C’est la première fois que j’ai fait un choix en ne pensant qu’à ma petite personne. La chose la plus égoïste et centrée sur moi-même que j’ai fait de ma vie. Et je n’ai aucun regret. Maintenant que notre deuxième bébé est en route, je compte bien répéter l’expérience.

Votre accouchement a-t-il été un événement familial ou s’est-il déroulé dans l’intimité de votre couple?