Je ne sais pas par où commencer parce qu’il y a beaucoup de moments que mon cerveau a supprimés de ma mémoire. C’est comme s’il s’était dit « Non, c’est pas beau ça! Awaille, dehors ». Le nettoyage fut assez drastique.
Alors, par où commencer ?
- La première fois qu’il m’a trompée? La deuxième? Que ce n’était pas de sa faute?
- Lorsqu’il affirmait que mes amies ne m’aimaient pas, que je ne devrais plus les voir?
- La fois où je me suis enfermée dans la salle de bain parce qu’il frappait contre la porte?
- Ses innombrables excuses, ses crises de larmes dont c’est moi qui devais le consoler?
- Les accusations, les reproches par peur que j’aille voir ailleurs, sous prétexte qu’il m’aimait?
Aimer…
C’est quoi, aimer? Nous ne le savions plus.
Il m’aimait mal, trop, à m’étouffer.
Et moi?
La vérité, c’est que je ne l’ai jamais réellement aimé. J’étais amoureuse de l’affection qu’il me donnait parce que j’en avais tant besoin. Isolée de ma famille et de mes amies, c’était mon seul repère. Comment aurais-je pu partir? Comme il me disait si bien : « Qu’est-ce que tu ferais sans moi? »
Je ne pensais pas que je méritais mieux. Je n’avais pas conscience de l’importance des choix que je pouvais faire, que j’avais le droit de faire.
Des mots, c’est puissant et insidieux. Ça entre dans notre cerveau sans nous demander la permission, ça sème des graines de pensées qui grandissent et on y croit, nous aussi.
Un matin d’automne, à la suite d’une dispute, il m’a suivie en voiture jusqu’à mon travail en me criant dessus. Je ne me souviens même plus pourquoi, mais c’était assez. J’en avais assez d’être humiliée, d’avoir honte. J’étais épuisée d’avoir à me justifier et à pardonner. J’étais écœurée de lui. J’avais pris une décision et il n’y avait pas de retour en arrière possible.
Je n’ai pas pleuré. Des émotions, j’en avais déjà eu mon quota.
Je me décidais enfin à me libérer de ces années de dépendance affective, de jalousie, de possessivité, de violence psychologique, des excuses, de ce cercle vicieux.
La séparation n’a pas été facile. Rapidement, j’ai coupé les ponts, mais il a su tirer profit des dernières balles qu’il avait pour me blesser. Parce que tsé c’était moi la méchante. J’étais partie.
En fin de compte, c’est plutôt lui qui était perdu sans moi.
Avec le temps, j’ai appris à gérer ma colère. Et j’en avais beaucoup, de la rancœur même. Aujourd’hui, je ne laisse plus cette personne m’atteindre. Je suis au-dessus d’elle littéralement.
Je fais partie de ceux qui ont eu besoin de se faire rentrer dedans par la vie pour comprendre et évoluer.
Grandir, c’est beau, mais c’est ruff…
Je termine en m’exclamant que vous méritez quelqu’un qui vous aime avec tendresse, une personne en qui vous avez confiance, qui vous encourage et ne vous rabaisse pas. Bref, un partenaire de vie.
Parce que, moi, j’avais oublié c’était quoi le vrai amour.
Avez-vous déjà vécu une relation toxique?