J’ai toujours été minuscule, le genre de minuscule incapable de s’habiller ou trouver une paire de jeans sans avoir à faire « des pinces » à l’arrière. Le stretch n’a jamais collé à ma peau et me faire demander « coudon, manges-tu? » environ 5 fois par jour, a été mon quotidien pendant plusieurs années. On dirait que les gens ne voyaient que ça en moi. « T’es donc ben p’tite » était souvent le seul le premier qualificatif qu’on me trouvait.
 
Entrer dans un magasin, partir en mission pour dénicher des tailles 00 ou XXS, croiser les doigts pour que ça ne me fasse pas trop mal (ou juste assez pour que ça s’arrange), dépenser une fortune en couturière, faire pousser ses cheveux pour compenser et finir passablement découragée : voilà ma vie des 20 dernières années.
 
Je sais que nous vivons dans une société où la maigreur est valorisée, mais le vivre en dehors des pages de magazines est une toute autre histoire. Suite à mon diagnostic d’intolérance au gluten, j’ai modifié mon alimentation et, oh miracle, j’ai pris du poids. 17 livres. Mon corps était à ce point intoxiqué qu’il n’absorbait plus les nutriments. Façon déguisée pour dire que ça passait tout droit.
 

Crédit photo : Get Emoji

Mon tube digestif a guéri et mes fesses en ont profité. Je ne fais pas d’embonpoint, je suis simplement revenue à un poids santé (avec un minimum de mou ici et là) pour mon plus grand plaisir.

Au début, ce qui a été très drôle, c’est que j’ai gardé mes anciennes habitudes de magasinage en m’empressant de demander les plus petites tailles dès que je mettais les pieds dans une boutique. La fois où j’ai demandé un pantalon de taille 24, qui n’a pas monté plus loin que mes genoux, m’a bien fait rire. Je me regardais dans le miroir de la cabine, ébahie par la découverte suivante : il existe maintenant des femmes plus petites que moi! La vendeuse n’a pas dû comprendre mon fou rire quand je lui ai remis l’item en demandant la taille suivante.

 

 
Crédit photo : Traumland-de/Pixabay
 

Ça paraît peut-être absurde, mais c’est ma petite victoire! Non seulement je me sens mieux, mais aussi plus sexy et « femme ». Bref, prendre du poids a été thérapeutique pour mon estime personnelle. Certes, je m’éloigne de l’image véhiculée dans nos revues de mode (d’ailleurs, je ne l’ai jamais atteinte avec mon grand 5.4'), mais mon miroir lui, est heureux. Tout ne vient pas de là, non?
 
Avez-vous déjà été dévisagées ou jugées pour votre image?