Ce billet s’adresse aux nouvelles mamans d’un nouveau-né. À vous qui êtes à bout des crises de coliques, des boires toutes les demi-heures qui épuisent les minces réserves d’énergie et qui remettent en question votre souhait d’allaiter parce que les seins sont douloureux et le moral à plat. À vous qui avez les cheveux amassés en un bun sur le dessus de ta tête et qui avez l’impression de sentir le vieux lait caillé. Prenez une petite pause de votre dure journée/nuit et laissez-moi vous raconter les cinq semaines qui ont suivi l’accouchement de ma fille il y a deux ans.
J’ai eu un accouchement de marde très difficile. Un déclenchement médical qui a mené à une césarienne d’urgence. Pendant les douze premières heures de vie de bébé, j’ai bien cru que ce serait mon seul enfant tellement ça avait été pénible. S’en sont suivies de nombreuses étapes postopératoires très peu agréables, un découragement face à un allaitement difficile qui s’est poursuivi plusieurs semaines. J’avais idéalisé ce moment rose depuis longtemps. Quelle bonne blague. Nous avons demandé à tout le monde de ne pas se présenter à l’hôpital ni à la maison : on avait le goût de s’isoler, trop vidés.
Heureusement, j’ai un conjoint hyper encourageant qui a été une véritable bouée de sauvetage pour bébé et moi dans tous les moments difficiles. J’ai dû contacter Info-Santé à quelques reprises à propos d’une douleur très vive avant et pendant les boires. On m’a conseillée, questionnée et après consultation en clinique, diagnostiqué une mastite. La douleur a persisté, j’ai tenté une médication pour le vasospasme, j’ai eu la visite de l’infirmière postnatale, d’une conseillère en lactation et j’en passe. Aujourd’hui j’en ris, mais sur le coup, tout cela me semblait insurmontable.
La cerise sur le sundae a eu lieu quand bébé avait deux semaines. Ma famille était en visite (la première visite officielle depuis l’accouchement), nous sommes sortis prendre une bouchée au restaurant et mon conjoint est retourné à la maison en raison d’une douleur vive au côté droit de son abdomen (vous me voyez venir!). Quelques heures plus tard, il était admis en civière en prévision d’une intervention chirurgicale pour retirer son appendice. Heureusement, j’avais trois personnes de confiance à la maison pour s’occuper de mon nouveau-né. C’est donc pendant une incroyable chute hormonale post-accouchement que j’ai accompagné mon conjoint dans l’attente de son opération, faisant des allers-retours à la maison pour tirer mon lait. Disons-le, ma présence n’était pas très rassurante pour lui. Je pleurais, réagissais fortement à cet événement qui « m’enlevait » le soutien de la personne dont j’avais le plus besoin dans les circonstances. Tellement peu rassurante qu’il m’a demandé si c’était possible de retourner à la maison et de lui envoyer ma mère!
À vous qui trouvez que votre vie c’est d’la marde, je peux vous promettre que tout finit par passer. Il faut parfois s’arrêter et prendre le temps de rire de nos petits malheurs. Mon chum et moi avons bien ri quand nous avons réalisé que ni lui ni moi n’étions en mesure de passer l’aspirateur, tous les deux trop charcutés. L’état de notre maison était pitoyable, il faisait froid dehors, mais notre famille était remplie d’amour. Poupon n°2 est attendu pour l’été, j’ai presque oublié mon accouchement, mon chum n’a dorénavant plus d’appendice : ça ne peut pas être pire cette fois-ci!