Long ou court, telle est la question quand on parle du congé parental. Différentes raisons justifient notre choix, comme des considérations financières, le partage du congé avec le conjoint, etc. Dans mon cas, j'ai surtout hésité à choisir le long congé par ambition. En effet, je les connais, les statistiques troublantes qui démontrent l’impact de s’absenter du travail sur la carrière d’une femme.
 
J’ai toujours été carriériste. Il y a dix ans, assise sur les bancs d’école à HEC Montréal, je buvais les paroles des professeurs nous disant que nous étions les leaders de demain. Je rêvais à ce que ma carrière en marketing pourrait devenir. Encore récemment, j’ai joint le petit groupe select de femmes qui ont été choisies pour participer à l’effet a, une initiative qui vise à propulser l’engagement professionnel des femmes.
 
J’étais donc loin de me douter qu’un jour, les circonstances de la vie feraient en sorte que je tombe enceinte un mois après le commencement d’un nouveau poste. Loin de me douter aussi que, soudainement, j’aurais envie de choisir le fameux congé parental « de base ».
 
Pourquoi? Peut-être parce que j’ai voulu ce bébé pendant deux ans avant qu’il arrive. Ou encore, parce que mon environnement de travail est long-congé-friendly. Surement aussi pour plusieurs autres raisons. Même moi, j’ai été surprise par ce désir.  
 
C’est toutefois un choix qui comporte un certain niveau de risque. Pendant que mes anciens confrères des HEC gradueront d’un an de travail cette année, moi je vais doubler. Ils auront probablement une promotion, alors que je serai tout au plus maman du mois. Ainsi, malgré nos parcours jusqu’alors semblables, un écart de salaires et de responsabilités va se creuser. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est cette étude et plein d’autres.
 
Prendre le long de congé, ça veut dire que je suis prête à accepter qu'un bureau, ça oublie vite. Que les gens qui voient mon potentiel pourraient bouger. Que ce que j’avais en partant ne sera peut-être plus là à mon retour.

TPL moms - JLo Ain't your mama

Crédit : Giphy

D’une certaine façon, j’envie les modèles de congé parental où le père bénéficie d’un congé de plusieurs mois, non transférable. En Suède et en Islande, quand une entreprise engage un homme ou une femme dans la fin vingtaine, la probabilité que cette personne quitte pour un congé parental est quasi égale. Ça change la donne. Non seulement pour les familles, mais pour la place des femmes en entreprise aussi.
 
Bref, il y a des décisions qui sont émotionnelles. La mienne l’est. Je décide de croire que ce n’est pas quelques mois qui vont changer ma carrière dans le long terme. Même si, lorsque j'ai vu la planification de l'année et que mon nom n'était plus là, ça m'a fait un petit quelque chose.
 
Avez-vous hésité entre les types de congé parental? Pourquoi?