9 h : Ça commence. Mon voisin sort sa tondeuse. Bon, jusqu’ici ça va, faisons la part des choses, tout le monde a de petits travaux d’entretien à faire ou des projets de réno, surtout au printemps. On comprend ça.
10 h : Après la tondeuse, c’est au tour du coupe-bordure. Bon, à chacun son degré d’intensité en matière de PELOUSE CONTRÔLE. Irritant oui, mais ça va toujours jusque-là.
11 h 45 : Il est presque midi, nous devrions enfin pouvoir dîner tranquilles. Eh non! Toujours ce voisin qui branche à présent son jet d’eau sous pression, lave les deux graines sur son driveway, puis sa galerie en entier, puis sa haie de cèdres (je vous jure). C’est comme ça tout l’après-midi et en soirée : compresseur électrique, scie ronde, gun à clous, et j’en passe.
Et ça recommence le lendemain, et la fin de semaine suivante. C’est son mode de vie.
Je décide donc, un bon matin et de toute bonne foi, de lui parler de mon inconfort par rapport à sa surutilisation d’outils bruyants la fin de semaine. Le but étant d’essayer de trouver une solution qui nous convienne à tous les deux, du genre « j’endure ton bruit, tu me donnes un break pendant les heures de repas et tu cesses après 17 h. » Eh bien non, pas moyen de s’entendre. Aucune ouverture de sa part. Il me dit d’un ton plutôt agressif: « Toi tu ne devrais pas parler avec tes enfants qui braiiiiiiiillent, ça me dérange pis je te le dis pas ».
Oui, c’est vrai, mon bébé de 18 mois pleure ou crie parfois quand il tombe parce que sa tête va plus vite que ses jambes, quand il se met une poignée de terre à jardin dans la bouche, quand il s’excite le cuerpo dans sa petite piscine gonflable. Oui, mes enfants ont des fous rires, ils se chicanent parfois, ils bougent, ils vivent!
Je ne parle pas ici d’un enfant négligé, laissé à lui-même, qui pleure pendant des heures. Je ne fais pas non plus exprès pour sortir ma marmaille à 5 h 30 un samedi matin, ou pour les amener à un concert de Kent Nagano à la Maison symphonique. Je parle de la vie quotidienne, tout simplement. Les enfants n’ont pas une switch on/off. C’est comme avec les oiseaux. Une corneille qui te réveille chaque matin à l’aube peut évidemment être irritante, mais en général, je considère que si les p’tits moineaux qui pépient un dimanche après-midi te tapent sur les nerfs, de même que si mes filles qui chantent « crème glacée limonade sucrée » en sautant à la corde te rendent fou, tu as peut-être un problème d’intolérance.
N’est-il pas temps de prendre une grande respiration collective et d’apprendre à partager son territoire? Avez-vous des voisins intolérants aux enfants?