Vous avez bien lu. Un pédophile s’était glissé dans mes amis Facebook. Pourtant, je ne suis pas de ceux qui ont des milliers d’amis virtuels. Je me suis toujours limitée à ma famille, mes amis, ex-collègues et à la limite, amis de mes amis. C’est par un des membres de cette dernière catégorie que j’ai été trahie. Il était l’ami de la moitié de mon entourage et je ne me suis pas méfiée.

Un matin, je reçois un message d’une amie. Elle doit me parler, elle veut mon numéro de téléphone. Elle insiste et me dit que c’est en lien avec une enquête policière. Je ne comprends rien, mais je vois bien que c’est grave. Quelques minutes plus tard, mon téléphone sonne et elle me déballe toute l’histoire. Son fils a été victime de cet homme et il n’est pas le seul. Elle me nomme son nom qui fera face à diverses accusations! Je suis sonnée! Totalement!

Elle veut savoir si je l’ai déjà rencontré, si mes enfants ont déjà été en contact avec lui puisqu’il est dans mes amis Facebook.

Je ne l'entends même plus. J’ai des haut-le-cœur, je tremble, je suis en état de choc! Cet homme avait fait des victimes parmi les enfants de mes amies? J’ai vomi mon déjeuner.

Mes enfants n’ont pas été victime de cet homme. Ils ne l’ont jamais rencontré. Moi non plus d’ailleurs. Il n’a même pas pu se rincer l’œil dans les photos de mes enfants, car je n’avais rien de très stimulant pour un pédophile sur mon Facebook. Pourtant, il était là. Il restait là.

Ce qui me fait encore frissonner aujourd’hui, c’est que je ne l’ai pas détecté. Mon instinct n’a pas fait sa job. C’est ce qui me fait le plus peur dans l’histoire. Je ne trust plus mon instinct depuis cet homme.

Il a été condamné, a purgé sa peine, mais pour moi ce n’est pas fini. Je recommence à peine à partager de nouvelles photos de mes enfants à mes amis Facebook. Amis que je trie scrupuleusement. Je suis probablement une des seules blogueuses qui ne partage pas de photos récentes de ses enfants. Les selfies familiales oubliez ça! Je pense à lui, à ses acolytes systématiquement. Turn off! 

Cet homme n’a passé que quelques mois dans mon Facebook, mais a laissé une trace dans ma tête. Avant, j’étais vigilante, maintenant ça frôle l’obsession. J’obsède parce que je sais maintenant  à quel point un individu peut être manipulateur et menteur. Je sais que pour arriver à ses fins il peut bâtir des amitiés dans le but de les trahir. Mes amies m’ont raconté la finesse de ses stratégies et je suis encore traumatisée. J’obsède parce qu’il a détruit des parents qui ont dû affronter des jugements de toute part. J’obsède parce que j’ai été déçue de la légèreté de la peine et de la longueur des procédures judiciaires. J’obsède parce qu’il est libre. Lui et tant d’autres.

Techniquement il ne devrait pas me lire puisque ce blogue est destiné aux parents et il n’est plus en droit de fréquenter ce type de sites, mais s’il me lit, je souhaite qu’il sache que même s’il n’a pas fait de mes enfants ses victimes, moi je suis l’une de ses victimes. Alors que lui est libre, moi je suis prisonnière de cette peur qu’il a fait naître en moi. Une peur qui me quittera uniquement lorsque mes enfants auront quitté l'enfance. À ce moment, je saurai qu’ils ne pourront plus être les victimes d’individus qui n’ont aucun scrupule à prendre leur innocence.

Et vous? Acceptez-vous toutes les demandes d'amitié sur Facebook ou vous triez?