Il faut être en vacances au fond d’un bois pour ne pas avoir entendu parler de la tragédie qui s’est produite à Orlando, la fin de semaine dernière.
 
Un homophobe, un bar gai et une arme à feu trop facilement accessible. Une combinaison fatale pour quarante-neuf personnes.
 
Depuis plusieurs jours, on voit circuler sur les réseaux sociaux le mot clef #PrayForOrlando. On voit diverses personnalités publiques parler de prières pour les victimes et leurs familles. Mais moi, je ne veux pas entendre parler de prières aujourd’hui.
 
Qui prier? Quoi prier? Une religion qui a toujours considéré la communauté LGBTQ2 comme des citoyens de second rang? Des brebis égarées qu’il faut ramener dans le droit chemin? Combien de pancartes arborant le fameux « Dieu a créé Adam et Ève, non Adam et Steve » ont circulé dans les rues? Je ne comprends pas comment une communauté, ma communauté, peut se consoler avec des prières faites dans de telles circonstances.
 
Loin de moi l’idée de basher ceux qui pratiquent une religion. Je sais que toutes les personnes qui ont utilisé ce hashtag l’ont fait avec les meilleures intentions du monde. Mais j’ai cette espèce de boule dans l’estomac qui me tiraille quand je pense que certains utilisent cette même religion pour nous refuser certains droits.
 
Pourquoi ne pas prendre une pause de la religion aujourd’hui? Mettre les prières de côté et célébrer la différence à la place? Poser un geste d’ouverture envers une personne qui n’est pas comme nous?
 
Payer un café à un chômeur. S’assoir avec un itinérant. Visiter une mosquée. Porter les paquets d’une dame âgée. Guider un aveugle dans la rue. Aider une maman avec sa poussette. Voilà la vraie façon d’honorer la mémoire de ces 49 victimes.  
 
Changeons les mots clefs sur les réseaux sociaux. Propageons des #LoveForOrlando ou des #HopeForOrlando. C’est ce dont cette ville a besoin, de l’amour et de l’espoir.
 
Parce que cette semaine, il y aura quarante-neuf absences au travail. Quarante-neuf pelouses qui ne seront pas tondues. Quarante-neuf bières qui ne seront pas bues samedi soir. Quarante-neuf sièges vides au souper familial du dimanche.

Et quarante-neuf mamans qui enterreront leur enfant. Envoyons-leur de l’espoir et de l’amour. Beaucoup d’amour. #LoveForOrlando.