Livia a eu deux ans il y a un mois et je me demandais si c’est son terrible two qui est décevant moins impressionnant que ce à quoi je m’attendais ou c’est moi qui ne suis plus impressionnable? C’est certain que j’en ai vu d’autres. Après les crises d’autisme d’Ariane et le terrible two de Justin, en même temps, je me pensais désensibilisée à la phase du non. En fait, je me demande pourquoi ils appellent ça la phase du non. Ça devrait plutôt s’appeler: je veux régner sur le monde, mais je ne sais pas ce que je veux. Bon ce serait un peu long, mais au moins ce serait plus exact.

Honnêtement, si Livia était mon premier enfant, je me vanterais de maîtriser à merveille le terrible two de ma deuzan. Je serais la mère qui tape sur les nerfs dans les pycniques ou les réunions de famille affirmant que voyons donc, le terrible two, c’est une invention ça. C’est facile un enfant de deux ans. Il n’y a rien là.

On en a toute connu une de même, à qui on a souhaité un petit deuxième avec THE terrible two. Bon, peut-être pas vous, mais moi je suis machiavélique de même. Je lance des mauvais sorts aux mamans qui en donnent plus que l’auditoire en demande. Mes souhaits ne fonctionnent jamais, mais ça me soulage de les faire.

Si je n’avais pas mes deux autres enfants qui m’ont totalement désillusionnée, je serais presque la mère de Caillou. Bon peut-être pas, parce qu’elle m’énarve solide la maman de Caillou. Ouin, le verbe énarver c’est une coche au-dessus d’énerver. C’est comme froid et frette dans mon langage à moi.
En fait, j’ai réalisé que je n’étais pas la mère de Caillou et que je n’étais pas si désensibilisée que ça samedi dernier.

Pourquoi? J’ai rencontré la mère de Caillou au parc!  Elle s’est clonée et a créé de nouveaux Caillou qu’elle a appelés Alexi, Antonin et Antoine. Ouin, elle a tripé sur les prénoms en A. J’espère qu’elle ne fera pas tout l’alphabet, car ils sont intenses, les nouveaux Caillou. Bien sûr fallait qu’ils viennent s’installer assez près de chez nous pour que mes enfants et moi partagions le même parc que maman clone et ses triples A.

Le seul problème avec la clonée c’est qu’elle a mon attitude détachée de mère qui en a vu d’autres, avec sa deuzan au terrible two décevant pas impressionnant, mais son petit Antonin n’a visiblement pas le même terrible two que ma fille. Même l’immunisée que je suis a senti une vague de chaleur intérieure monter face à son  deuzan. Après dix minutes, je pensais flamber par en dedans sous l’intensité de mes bouffées de chaleur, juste à le regarder aller. La ménopause, ça doit ressembler à ça.

Je devrais avoir de l’empathie, mais c’est difficile quand je sens que je n’en ai pas en retour. C’est exactement ce que son regard m’a dit lorsque j’ai averti mon fils de 5 ans qu’à ma prochaine intervention, il devrait interrompre son activité et aller en retrait cinq minutes. Je l’aurais menacé de ne plus le nourrir qu’elle n’aurait pas semblé plus horrifiée de l’annonce de ma conséquence. Non, mais de quoi je me mêle la clonée?

Je sais, je n’ai pas le droit de juger. C’est mal. Par contre, un petit retrait et un ton légèrement ferme, ça se fait me semble-t-il? Quand votre enfant pousse tout ce qui se tient debout, lance de la garnotte aux amis et hurle à se décrocher un poumon, comme le faisait son fils, il est peut-être temps de reconsidérer votre manière d’intervenir pour la sécurité de tous? Non? En fait, sa manière de ne pas intervenir pantoute.

Personnellement, je suis très heureuse d’avoir trouvé cet équilibre, ce bien-être, cette aisance dans mes interventions et d’avoir assez confiance en mes compétences parentales pour assumer, même sous le regard indigné d’une autre maman. Comme le dit si bien Nancy Doyon: j’aime suffisamment mes enfants pour qu’ils me détestent parfois.

Et vous? Comment ça se passe au parc de votre quartier?