Quand j’ai annoncé autour de moi que j’attendais un enfant, rapidement, les gens ont voulu me rappeler que la vie telle que je l’avais connue avant (t’sais, quand j’avais du temps…) était révolue. Qu’aucune journée ne compterait assez d’heures pour réaliser les mille projets que je m’étais donnés. Quatre mois plus tard, le contraire s’impose. Je n’ai jamais autant pris mon temps.
 
J’ai été complètement abasourdie la première fois que j’ai allaité bébé à quatre heures du matin car j’ai réalisé que j’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles à écouter les oiseaux qui chantaient dehors. Ou bien quand j’ai constaté que j’avais passé deux heures couchée avec ma fille à lui répondre quand elle gazouille. Ou bien quand j’ai pris une marche et que j’ai su exactement à quel moment les arbres s’étaient parés de leurs nouvelles feuilles.
 
Dans ma vie avant bébé, il fallait ne rien rater. Il fallait faire une maîtrise en travaillant à temps plein. Il fallait s’impliquer dans mon milieu de travail en faisant des activités bénévoles avec les jeunes. Il fallait organiser les fins de semaine au quart de tour, parce que les jours de congé sont si vite passés. Il fallait faire acte de présence à tous les soupers, partys, activités. #FOMO
 

Crédit: Giphy
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Loin de moi l’idée de vouloir vous faire croire que je vis la maternité au milieu de licornes sur des arcs-en-ciel. J’aurai d’autres occasions de vous parler de mes petites difficultés de nouvelle mère. Mais ma relation au temps, elle, change. Il n’est plus celui après lequel je cours inlassablement. Ce bien précieux et intangible, j’y goûte et j’en savoure toutes les nuances pour le moment. Certains diront qu’il s’agit de profiter du moment présent. Tant mieux si l’arrivée d’un enfant dans ma vie me permet d’appliquer cette mentalité tous les jours.
 
Je sais que la réalité va me rattraper, qu’un jour, je retournerai travailler et que mon quotidien deviendra un éternel combat à gagner du temps. Il est certain qu’un jour, je voudrai un deuxième bébé qui ne se « moulera » pas nécessairement au rythme de vie du reste de la famille. Qu’un jour, je relierai ce texte en riant et en pleurant en même temps. Je sais tout ça.
En attendant, laissez-moi écouter les oiseaux chanter.