Mon fils a 1 an.
C’est aussi la période que je m’étais allouée mentalement pour l’allaiter.
À tous ceux qui, les yeux plus ou moins ronds, me demandaient jusqu’à quand mon garcon allait bénéficier du bar ouvert, je répondais toujours sans ciller.
1 an.
La cloche a sonné. Et je suis terrorisée.
Je dois me rendre à l’évidence : Je n’ai aucune idée de comment faire pour sevrer mon bébé.
Mon sein peut TOUT. Il est omnipotent. Il nourrit, il calme, il réconforte, il endort. Sans m’en rendre compte, je me suis vautrée dans la facilité de cet outil toujours à portée de main. J’étais tellement désinvolte dans mon approche que je n’ai même pas cru bon d’introduire le biberon. Bien sûr, je donne « le meilleur de moi-même », mais d’une certaine façon, je laisse aussi ma poitrine se taper le sale boulot.
Fiston n’a pas assez mangé? Il a mal aux dents? Il est agité? Il se réveille en pleine nuit? Il pleure? Pas grave… il y a le sein. Toujours le sein… l’épicentre de notre relation mère-enfant.
Confrontée à l’idée d’arrêter d’allaiter, je perds mes repères. Je regarde mon fils quand il tète. Sa façon bien à lui de s’agripper à ma peau, de se mettre contre mon aisselle. Ces moments de quiétude, de communion. C’est son territoire, son havre. Comment est-ce que je m’y prends pour l’exproprier ?
J’envie les mères qui racontent que leur bambin s’est désintéressé par lui-même. Celles pour qui le tout s’est fait en quatre jours « pas de niaisage ». Celles qui arrivent sereinement à clore ce chapitre de leur maternité.
Mais voilà. Je ne me sens pas sereine. Je ne suis pas à bout de ce moment. Je dois faire un deuil : celui de la fin prévue de mon allaitement. Je pourrais me la jouer et jurer que c’est par instinct, citer tous les bienfaits de l’allaitement prolongé…
La vérité c’est que c’est moi.
Je ne suis pas prête.
Comment s’est passée la fin de votre allaitement? Avez-vous pratiqué l’allaitement prolongé?