« Mon fils a fait la crise du bacon à l’épicerie hier soir. J’ai hâte que ça s'achève, le terrible two! » J’en entends des parents utiliser ce terme et je dois dire que ça me chicote pas mal. Dans ces moments, j’ai souvent un léger sourire empathique, mais je détourne la conversation vers d’autres sujets.

Pas que je ne sympathise pas, c’est certain que c’est une étape difficile à vivre pour pas mal tous les parents. Moi aussi je trouve ça dur à gérer par moments. Par contre, dire que son enfant est dans le terrible two, c’est supposer de ne pas avoir le contrôle et mettre l’accent sur le négatif.

Et c’est vrai que ça nous enlève le contrôle sur la situation. De dire que mon enfant est dans cette phase, c’est comme admettre que je ne peux rien y faire, qu’il n’y a pas de solutions. « Ce n’est pas de ma faute, il est dans son terrible two! »

C’est certain que ma fille a parfois des comportements que je n’aime pas et des crises pour des demandes ridicules. Dans ces cas-là, par contre, j’essaie de me mettre à sa place, d’être empathique. De comprendre que oui, ça peut être plate la fin du monde d'arrêter de jouer pour aller souper!

Crédit : PublicDomainPictures / Pixabay

Par contre le plus efficace je trouve, c’est de lui laisser le plus d’autonomie possible. C’est quand même ça aussi le cœur de cette phase du deux ans : la recherche de son autonomie. Je lui laisse donc faire le maximum de choses seule : choisir certains vêtements et essayer de les mettre, descendre les marches, se brosser les dents, se laver la figure et les mains.

Pire encore que de se convaincre qu’on n’a pas le contrôle, c’est de regarder seulement le négatif de la situation. J’aime mieux parler de ce qui est bien. Je le fais consciemment parce que c’est naturel et facile de voir les défauts. C’est plus dur et plus beau de porter son attention sur le positif. À la fin de la journée, je me sens plus zen, plus reposé et surtout plus en amour avec ma fille.

Par exemple, ce midi elle tapait du pied pour que ce soit maman qui lui lave les mains, pas moi. Je pourrais retenir seulement ça, mais j’aime mieux penser aux minutes qui précédaient, quand elle faisait de gros câlins à sa petite sœur, exprès pour la faire rire. #SoCute

Bref, je le vois bien que c’est normal cette phase, elle cherche à se créer sa personnalité. Ma fille n’est pas patiente (mais ça, c’est beaucoup de notre faute), mais elle n’est pas une terrible two. Au contraire elle est gentille et polie. Et surtout, elle est drôle. Quand je la regarde, c’est ces moments-là que je vois et pas les autres. Mais c’est un choix qu’il faut faire consciemment.

Trouvez-vous qu’on devrait arrêter d’utiliser le terme terrible two?