Il y a parfois des articles qui nous touchent, qui nous émeuvent, d'autres qui nous rentrent dedans et il y a ceux qui nous font réfléchir. Ce fut le cas de l'article « L'amour économique » de Pierre-Yves McSween paru dans La Presse.

L'article aborde divers aspects des relations modernes de notre société, dont le niveau économique comme critère de choix au même titre que la personnalité ou l'attirance, ou de la prison économique qui peut s'établir pour un des deux partenaires ayant un revenu plus faible. Pour ma part, je me sens directement concernée par cet extrait : « Ce conjoint dont les ressources sont limitées, mais dont le goût de la dépense est illimité ».

Ce n'est pas compliqué, c'est moi. Le terme illimité est peut-être un peu fort, mais le principe est là. 
Dans mon couple, je suis celle dont le revenu est le plus faible (bonjour, Internet). Ce n'est qu'une situation temporaire étant encore aux études. Par contre, avec la venue de bébé, celle-ci perdure depuis maintenant trois ans (c'est-à-dire depuis le début de ma relation) et se prolongera pour deux ans encore, minimum. On n'est pas sortis du bois! Je dois avouer, bien humblement, que mon goût pour les produits de qualité (et non de luxe, il y a une différence) n'aide en rien mon portefeuille. 
 


Crédit : Giphy

Est-ce que mon conjoint se sent prisonnier financièrement? Est-ce qu'il se sent brimé et privé à cause de mes choix? Oui, je m'étais déjà posé la question, mais cet article a réellement amplifié le sentiment de culpabilité que je ressens à l'idée de lui imposer ce mode de vie, si ce n'est pas de honte... 

Notre relation amoureuse est-elle vraiment basée sur une alliance économique « où chacun souffre des obligations financières communes »

J'espère bien que non, je suis tombée amoureuse de lui bien avant de connaître sa situation financière, mais il doit inévitablement mettre de côté certains projets personnels afin de subvenir aux besoins de notre famille.  

Si notre relation venait à s'effriter, aurais-je l'impression de ne pas avoir la possibilité de partir à cause de notre situation économique? Honnêtement, probablement que oui, mais j'ose croire que mon bien-être personnel et celui de notre enfant passeraient bien avant les soucis financiers.  

Cet article a suscité de nombreux questionnements, car mes craintes n'avaient jamais été formulées aussi clairement. Et ça m'a fait peur... 

Par contre, le tout m'a également rassurée parce que cela m'a permis d'aborder le sujet directement avec mon conjoint. Nous avons été prudents lors du moment de cohabitation en vue de le protéger en cas de séparation. Nous n'avons pas de carte de crédit commune ni de compte conjoint. Nous gérons chacun nos dépenses, mais il est présent pour m'épauler financièrement au besoin. 
Il est certain que, du point de vue d'un banquier, je suis un boulet financier pour lui. Mais dans la réalité, j'ose croire que je suis beaucoup plus que ça. Je suis la maman de son enfant, je suis la conjointe présente et rassurante, je suis la femme qu'il a choisie pour vivre sa vie, peu importe le nombre de dettes que je traînais derrière moi.  

Dans votre couple, est-ce que votre conjoint vous a déjà épaulé financièrement pour une période plus ou moins longue? Comment avez-vous géré la situation?