Avant ma grossesse, je ne m’étais jamais questionnée sur le rôle et l’importance du plancher pelvien chez la femme. J’ignorais tout du muscle qui me permettait d’arrêter sur commande mon pipi #Newbie.
Ensuite, j’ai eu un bébé et je me suis renseignée sur la rééducation périnéale : chaque rencontre implique, entre autres, des touchers vaginaux et une évaluation du vagin et du plancher pelvien #MerciMaisNonMerci.
Les bienfaits étant nombreux, surtout si je désire un autre enfant à la suite de mes récents problèmes de symphyse, j’ai finalement décidé de mettre ma gêne de côté et de m’offrir ce traitement en cadeau. Je l’avoue, le fait de connaître et d’aimer ma physiothérapeute a aussi influencé mon choix.
Alors qu’en France, la rééducation périnéale est très populaire et prescrite de façon massive en post-partum, au Québec, elle n’est pas encore vraiment mise en avant par le personnel médical. Aujourd’hui, je démystifie la chose avec la collaboration de Doriane Rivest, physiothérapeute spécialisée en rééducation périnéale et pelvienne*.
Un peu de théorie
Premièrement, il faut savoir que le plancher pelvien est un groupe de muscles, formé de trois couches qui s’étendent du pubis jusqu’au coccyx. Ses principales fonctions sont : soutenir les organes, assurer la continence urinaire et fécale et aider la fonction sexuelle. Comme bonus, il participe à l’amélioration du support lombaire.
En post-partum, le plancher pelvien peut subir plusieurs traumatismes :
- Déchirures VS épisiotomies;
- Avulsions (arrachement musculaire sur son insertion osseuse);
- Perte de force et d’endurance de la musculature.
Ce qui peut provoquer des fuites urinaires ou fécales, des douleurs périnéales et des adhérences cicatricielles #Jackpot. Il arrive même que la femme ait un prolapsus. Il s’agit d’une descente d’un ou des organes dans le canal vaginal (vessie, utérus et rectum). Les prolapsus sont souvent secondaires à certains facteurs qui affaiblissent le plancher pelvien, l’empêchant ainsi de jouer son rôle de support durant la grossesse mais aussi la ménopause, l’accouchement, la constipation, la toux chronique, l’obésité et l’âge.
Différents facteurs peuvent expliquer un prolapsus en post-partum. L’accouchement vaginal et le nombre d’accouchements vaginaux jumelés aux dommages des structures musculaires, ligamentaires et nerveuses en sont quelques exemples.
Évidemment, les prolapsus sont accompagnés de différents symptômes :
- Sensation de présence ou d’une lourdeur au niveau vaginal;
- Incontinences urinaires ou fécales ou les deux;
- Difficulté à vidanger la vessie ou le rectum, ou les deux;
- Inconfort, voire douleurs lors des relations sexuelles.
Prévenir les prolapsus
En prévention, il est possible de renforcer le plancher pelvien et les abdominaux profonds avec l’aide d’un programme d’exercices spécifiques avant, pendant et après la grossesse. Il est également recommandé d’éviter les exercices avec sauts ou la course pendant la grossesse et après, si vous souffrez temporairement d’incontinence. En cas de doute sur la condition de votre plancher pelvien suite à votre accouchement, n’hésitez pas à consulter un physiothérapeute pour une évaluation personnalisée avant de reprendre vos activités.
Cette consultation permettra également de cibler vos besoins et d’avoir accès à des exercices adaptés. Mais comme ça représente un bon investissement (selon le nombre de séances), il existe des alternatives :
- DVD « Gymnastique du plancher pelvien : exercices et conseils »;
- Articles concernant la rééducation périnéale sur le site de l’Ordre professionnel de la physiothérapie;
- Lire : « Avant et après bébé : exercices et conseils », de Chantal Dumoulin, Éditions CHU Ste-Justine;
- Kegels : ces exercices ne sont pas complets puisqu’ils ne prennent pas en considération les paramètres de force et d’endurance de chaque femme, mais ils sont mieux que rien.
Bref, en plus d’avoir à gérer un débalancement hormonal post-partum qui joue, en autres, sur la libido et l’humeur; d’avoir une FrankensNoune (cousine de Frankenstein) et maybe une sécheresse vaginale liée à l’allaitement, la femme doit aussi considérer l’intérieur de son vagin #SuperWoman. Comme cette situation est beaucoup plus répandue qu’on ne le croit, osons parler sans tabou de rééducation périnéale afin de sensibiliser les femmes de toutes les générations.
Avez-vous eu recours à la rééducation périnéale?
*Merci à Doriane, de la Clinique de Physiothérapie Les Trois Rives, d’avoir répondu à mes nombreuses questions.