Ma relation avec ma mère a longtemps été houleuse. Bien que je ne fusse pas une adolescente particulièrement rebelle, disons que nous n’étions pas toujours sur la même longueur d’onde. J’ai réussi à la faire pleurer, à lui faire sauter les plombs, voire même à la rendre au bout de son rouleau. J’ai souvent pensé qu’elle ne me comprenait pas, qu’elle avait des idées arrêtées, que son but ultime était de me mettre des bâtons dans les roues. En fait, j’étais totalement à côté de mes bottines. J’avais tort. J’aurais dû être moins dure avec elle, essayer de la comprendre. Mais je ne le pouvais pas, j’étais une ado égoïste.
Heureusement j’ai vieilli, j’ai mûri et je suis devenue maman. Ainsi, mon opinion d’elle s’est transformée. J’ai vu à quel point elle avait fait des efforts pour faire de moi la femme que je suis. Qu’elle m’avait fait grandir avec des valeurs solides. Devenir maman est un éternel apprentissage et j’ai vite compris que j’avais eu tort de la brasser aussi fort à l’intérieur. Mais tant que tu ne vis pas la même situation, c’est assez difficile de comprendre.
Pourtant, elle n’était pas bien différente des autres femmes pour qui j’avais tant d’admiration. Comme la majorité des mamans, elle a mis beaucoup de projets sur la glace pour sa famille. Elle a dû enterrer de nombreux rêves pour être présente et dévouée. Malgré tous ces sacrifices, son amour n’a jamais changé pour nous. Elle a assumé pleinement son choix, même si ça devait être plus difficile certains jours.
Aujourd’hui, je l’apprécie de plus en plus. Quand j’étais une maman paniquée, que j’avais envie de m’arracher les cheveux un à un, mon entourage se faisait un plaisir d’y aller avec leurs conseils bidons. Mais elle, non. C’était la seule qui avait compris. Pourquoi? Elle savait! Je suis faite comme ça, on ne me dit jamais quoi faire, sinon c’est pire. Je me ferme comme une huître et je n’écoute plus rien. Elle était simplement là, et si je le demandais, elle m’aidait. Pas de trucs stupides comme mettre du gin dans le lait, juste de l’écoute et du réconfort. Elle savait trop bien comment être une bonne mamie.
Et quand mes enfants sont malades, que je dois absolument travailler, même si trente minutes de route nous séparent, elle arrive avec son grand sourire et tout son amour. En plus de passer du temps avec ses petits-enfants, elle assure un équilibre à ma santé mentale. Sincèrement, c’est une alliée. J’ai compris que je devais apprendre à l’accepter avec ses défauts parce que ses qualités étaient beaucoup plus nombreuses. Ado, je pensais qu’en devenant adulte, je saurais me débrouiller toute seule. Mais la vérité est que j’aurai toujours besoin de ma mère.
J’ai énormément de respect pour elle, même si nous sommes bien différentes et qu’il nous arrive d’avoir encore des « chicanettes ». L’évidence est que nous aurons toujours ce même point en commun, celui d’être maman.
Et vous, est-ce que votre relation mère/fille a évolué depuis que vous êtes maman?