Hier, c'était dimanche.  Encore un soir à me sentir nostalgique parce qu'un autre week-end de feu a pris fin.  Je trouve pas ça toujours facile.  En fait, je sens que c’est comme s’il n’y a pas vraiment de façon correcte de commencer ma semaine.  J’ai l’impression qu’on me retire ma famille, mon temps, mes amis et mon soleil comme on retire un plaster.  C’est rapide.  C’est allé vite.  Pis j'ai de la peine.  
Cet été, la vie nous gâte assez pour nous permettre de passer nos week-ends sur le bord de l’eau dans une version 2.0 du camping sauvage.  Mes rêves de jeunesse prennent vie, l’été est ma-la-de.  Chanceuse de même, I know.

Avec d'autres familles, j’ai l’impression que nous nous inventons une vie parallèle. Le temps d’un vendredi soir, d’un trop court samedi pis d’un petit dimanche, nous nous permettons d’oublier la routine, les carrières, les comptes, le ménage pis les autres affaires plates d’adulte pour faire place au plaisir.  Au plaisir de vivre, simplement. 

Crédit : Arianne Joanette

Ensemble, nous nous couchons tard, nous mangeons quand l’estomac fait du bruit, nous allons au lac même si c’est pu l’heure.  Nous nous écrasons en mou au bord du feu à se raconter notre jeunesse, nos filles deviennent des sirènes le temps d’une chorégraphie en kneeboard et notre petit gars est fier de se faire un drink (lire ici : thé glacé + eau = ark) juste pour faire comme les papas pis être one of the boys.

L’imagination des enfants regagne en fertilité, je n’entends jamais un « je m’ennuie » ou un « qu’est-ce qu’on faiiiiiit », leurs pommettes sont dorées par le soleil et leurs petits pieds sont sales.  Leurs rires et cris de joie forment la parfaite trame de fond pour des souvenirs qui risquent de marquer ma tête (et la leur, je l’espère) pour toujours.

J’ai jamais passé autant de temps avec mes enfants que ces petits week-ends au terrain.  Y’a pas de toilette, pas d’air climatisé, pas d’horloge, pas d’IPad.  Mais un VR qui peut faire dormir tout le monde.  Un cook et son bbq au charbon qui nous inspirent des recettes de feu mais qui demandent de la patience.  Et finalement, des bateaux qui font faire tous les sports nautiques du monde aux gangs qui trouvent le temps de se réunir au bout de ce quai du bonheur.

Bateau brume lac

Crédit : Alex Thom Photos

J’ai lâché prise sur plein d’affaires et sérieusement, c’est bon.  Du bout de ce fameux quai, hier, j'ai terminé ces lignes avec un petit drink, des enfants qui rient, du soleil qui chauffe et du bonheur plein la tête.

C’est comme si c’était à ce moment-là, que je découvrais l’importance de la simplicité.  D’arrêter de trop penser, de trop chercher et surtout, de me casser le bicycle.  Après tout, mes enfants ont des bouts de bois, des roches, de l’eau, des amis pis une veste de sauvetage.  De ce que je vois, c’est en masse pour qu’ils tombent morts de fatigue en même temps que se couche le soleil.

À toi, la vie, je dis MERCI.  Et à vous, je vous fais un petit cheers tout en vous demandant comment se passe votre été?