Défilé de la St-Jean, il fait beau, chaud, nous sommes bien. Assis sur notre petite couverture  nous regardons THE parade. Il y a des mascottes, des tracteurs… et une fanfare. Les kids adorent ça. Mais voilà que je « pogne » le fixe. Au beau milieu de ces belles majorettes, il y a un garçon. Peut-être a-t-il 16 ans? Les cheveux longs, mais aucun doute, c’est un garçon, il ne porte pas de jupe. Sur le coup, je ne sais pas trop quoi en penser. Il flippe sa baguette dans les airs comme les autres filles. He’s got the style, mais c’est un gars!

Moi qui, habituellement, ai l’esprit ouvert, je me confesse, j’ai eu envie de rigoler. Mais la maman en moi est rapidement revenue. J’ai jeté un coup d’œil à mon fils qui semblait l’avoir remarqué. Mais pour lui, il n’y avait rien de particulier, rien à rire. Il avait tellement raison. ENCORE UNE FOIS!

J’ai pensé aux parents de ce jeune homme. Si c’était le mien? Est-ce que j’en serais fière? Est-ce que je l’encouragerais? OUI, C’EST CERTAIN!  Je n’empêcherais jamais mon fils de faire quelque chose qui le rend heureux. L’opinion des autres? On s’en fout!

Dans le fond, c’était lui le plus intelligent de nous tous. Il avait l’air de s’en foutre, il semblait être bien dans sa peau. Je le regardais, avancer la tête haute, il m’a profondément touchée. Combien de fois il m’est arrivé de reculer pour ne pas subir l’opinion des autres? J’avais envie de lui dire à quel point je le trouvais courageux. Je ne le connais pas, je n’ai aucune idée de son passé, de sa condition et pourtant, il est venu me toucher droit au cœur.

J’ai pensé à tous ces enfants qui se font tasser dans un coin. Ces jugements que l’on porte sans savoir. Ces parents qui ont le cœur brisé de voir leur enfant être OUT pour x raisons, ou se faire ridiculiser sous prétexte qu’ils ne sont pas comme les autres. Ça pourrait être mon enfant, ça aurait pu être moi…

Ce soir-là, en rentrant, j’en ai discuté avec mon fils : je lui ai parlé de l’importance de respecter la différence des autres. C’est une des plus belles richesses que l’on puisse espérer pour une société. Qu’il ne craigne jamais l’opinion des autres pour suivre une passion. Et qu’il ne fasse jamais partie de ceux qui se moquent même s’ils ignorent.