Dans mon dernier texte, je vous parlais de ma première histoire d’amour qui finalement, s’est avérée être une histoire d’horreur.
 
Au cours de ces 18 mois de malheur où j’ai « mangé » de la misère, j’ai, malgré moi, fait souffrir des gens que j’aimais sincèrement. Les premiers sur la liste sont inévitablement mes parents. Lors de drames impliquant des adolescents, j’ai souvent lu et entendu : « Coudonc, ils étaient où les parents? », suivi d’une tonne de jugements gratuits. J’avoue avoir souvent levé les yeux au ciel. SVP, ne blâmez pas les parents si vite. Je confirme que ce que mes parents (et sûrement plusieurs autres!) ont vécu est loin d’être facile à gérer. En tant que (maintenant) maman, je ne sais pas ce que je ferais si une situation semblable arrivait à mes propres enfants.
 
Mise en contexte : j’étais une adolescente en crise et j’avais le cœur en lambeaux. Au quotidien, c’était loin d’être beau. Je pleurais très souvent (la majorité du temps en fait!), je piquais des crises impressionnantes où je hurlais et cassais ce qui me tombait sur la main. Ma sœur avait peur et ma mère, déconcertée, a voulu appeler les urgences à quelques reprises.
 
Pourtant, mes parents ne voyaient que la pointe de l’iceberg. La plupart des choses que je vivais, je le gardais pour moi, comme un secret qui ne doit jamais être dévoilé. Mon père m’a conseillé, ordonné puis supplié de laisser tomber « ce pas bon là ». Je l’ai vu pleuré, fâché, découragé. Je m’en foutais éperdument. S’il avait le malheur de parler contre mon chum, je devenais méchante, enragée. Je protégeais celui qui me détruisait. Ce n’est pas ça qu’on appelle le syndrome de Stockholm? Mes parents auraient pu m’empêcher de le voir, mais à quel prix?

Puis il y a mes ami(e)s. Ces belles personnes que j’ai négligées, sans le vouloir réellement. Ces gens qui me tendaient l’oreille, mais que je n’écoutais pas en retour. Mon déni était trop puissant. C’est elles qui m’ont définitivement aidée à me sortir de cet enfer-là, en me changeant les idées plus d’une fois. Merci d’avoir été là quand j’en ai eu vraiment besoin. Grâce à votre présence, j’ai pu récupérer une partie de mon adolescence.
 
Je ne peux pas oublier mon amour des dernières années. Même s’il n’a pas connu cette époque sombre de ma vie, il doit tout de même jongler avec quelques séquelles que j’ai conservées, malgré le temps qui passe. Il vit au quotidien ma grande insécurité. Il apaise mon anxiété. Il me rassure lorsque je fais des cauchemars et que je me réveille, ébranlée.
 
Au final, on peut définitivement dire que ce gars toxique a causé bien du trouble et de la désolation dans son sillage, mais heureusement, j’ai été bien entourée. J’ai pu m’en sortir et aujourd’hui, je suis heureuse.

Ouvrez l’œil, il y a beaucoup plus de victimes de violence que l’on pourrait le croire et ce n’est PAS acceptable. JAMAIS. Soyez à l’écoute, soyez de bon conseil, ne jugez pas. Vous pouvez faire la différence dans la vie de quelqu’un. Dites lui qu’il y a des gens pour l’aider en cas de besoin, que c’est possible de s’en sortir et surtout, aidez cette personne à reconnaître ses qualités et ses forces.  Il y a beaucoup de ressources pour les aider.