Mon père est décédé avant de connaître ses petits-enfants.  C’était un samedi matin, il y a bientôt 7 ans de cela déjà. Les feuilles avaient commencé à changer de couleur. Peut-être pas à Montréal, mais ici, dans le Bas-du-Fleuve, l’automne pointait le bout de son nez. Comme pour lui faire plaisir, lui qui avait toujours adoré cette saison. Depuis son décès, il n'y a pas une journée qui passe sans que j'aie une pensée pour lui. Quant à mes enfants, je fais tout pour qu'un jour, ils comprennent que, même s'ils ne peuvent pas voir leur papi Denis, il existe bel et bien dans leurs cœurs et dans le mien.

À l’aube de son anniversaire de décès, alors que je me demandais comment c’était possible que la vie ait été aussi injuste avec notre famille, elle m’a fait comprendre qu’elle n’avait pas fini de nous en faire voir de toutes les couleurs. Mon parrain, mon deuxième papa, celui qui était toujours disponible pour notre petite famille et qui a participé à la construction de notre nid familial, nous a quittés subitement. En septembre, encore.Trop jeune, encore. Laissant derrière lui d'innombrables personnes dans le deuil, encore.

Septembre sera dorénavant encore plus synonyme de temps triste pour notre famille.
Crédit : ImageDragon/Pixabay

 
Tout comme mon père, il était un papa, un mari, un frère, un beau-frère, un parrain, un oncle, un ami, aimant et aimé. Contrairement à lui, il a aussi eu la chance d’être un grand-papa. Pas aussi longtemps que nous l’aurions tous souhaité, lui le premier, mais certainement assez pour laisser de doux souvenirs dans la tête et le cœur de sa petite-fille.

Quelques jours après son décès, j’ai réalisé que mes enfants étaient malheureusement trop petits pour en garder de réels souvenirs. Force est de constater qu’à leur âge, les souvenirs qui lui sont attachés disparaîtront tranquillement de leur mémoire. Même s’ils ont eu la chance de le connaître. Même si, contrairement à mon père, mon parrain a pu les prendre dans ses bras.

Comme pour mon père, j’ai bien l’intention de ne jamais cesser de raconter des histoires et des souvenirs qui le feront vivre dans nos cœurs. Pour que mes enfants le connaissent. Pour qu’il fasse partie de leur vie, comme j’ai eu la chance qu’il fasse partie de la mienne pendant 29 ans. Mais surtout, parce que je suis persuadée que tant et aussi longtemps que nous continuons à faire une place dans notre vie à un proche qui nous a quittés, nous lui permettons, en quelque sorte, de continuer à vivre parmi nous et de nous protéger.