Ma fille aura bientôt 3 ans. Elle dit : « vulve », elle dit : « c’est ma vulve », elle dit aussi : « je veux mon intimité » quand elle doit aller sur le petit pot.
Nous lui enseignons, mon mari et moi, les mots corrects sur son anatomie, à mesure qu’elle se découvre et qu’elle veut savoir. Nous lui transmettons aussi la notion d’intimité et de consentement. Un pas à la fois, vers l’empowerment.
Chez nous, c’est « normal »…
Par contre, je suis tombée sur un vidéo extrêmement saisissant (!?) l’autre jour, via le site web du fantastique journal, The Guardian. Dans Vagina Dispatches, j’ai visionné un clip qui parle de manière décomplexée de la vulve – de toutes ses parties – et de notre rapport à elle.
Alléluia!
Crédit : The Guardian
Dès les deux premières minutes, j’ai eu le souffle coupé : “In a British survey, half of young women couldn’t label a vagina on a drawing.” Traduit librement : « Dans un sondage britannique, la moitié des jeunes femmes étaient incapables d’identifier le vagin sur une illustration. » WHAT?! La moitié!
Ça m’a indiqué qu’aujourd’hui encore, le corps de la fille et de la femme est incompris et l’ignorance est au rendez-vous.
Comment voulez-vous que nous nous sentions à l’aise avec notre corps quand tant de personnes ne peuvent nommer correctement what’s down there? Comment voulez-vous qu’une femme s’initie confortablement dans sa sexualité quand elle ne connaît pas ses parties intimes? Comment peut-elle savoir ce qu’elle aime, n’aime pas? Comment peut-elle trouver l’orgasme par elle-même ou comment même y parvenir avec un partenaire? (Et mille autres questions!)
C’est notre devoir d’informer notre relève en adaptant bien sûr notre discours en fonction de leur âge. C’est notre devoir de normaliser la sexualité, le corps, les organes génitaux (autant ceux des filles que ceux des garçons) à travers des discussions et des explications.
C’est notre devoir de lever le voile de l’ignorance et laisser aux filles, aux femmes, la réappropriation de leur corps et de leur pouvoir sur les décisions qu’elles prennent face à ce corps et sur les avenues qu’elles veulent ou non explorer.
Vagina Dispatches c’est un impératif : une série bien réalisée qui se déroulera sur 4 épisodes (il y en a deux de disponibles en ce moment).
Appel à tous et à toutes, réalisateurs et producteurs : à quand une version franco-anglo-québécoise?
Nous en voulons une! Et nous voulons qu’elle soit diffusée dans les écoles!