Je suis co-parent d’un petit humain depuis maintenant 6 ans. Et cet extraordinaire humain m’étonne chaque jour. Il adore les films comme Star Wars et La Fée Clochette et les pirates. Il tripe sur la musique, de Marie-Mai à Blink 182. Il joue avec des legos, des poupées, des voitures. Dans notre petite famille, les choses, comme les films, les couleurs, la musique et les jouets, n’ont pas de sexe. Et nous essayons le moins possible de les catégoriser pour garçon ou pour fille. Et si j’ai le contrôle de ça, dans ma maison, je n’ai malheureusement pas le contrôle sur ce qui se trouve à l’extérieur : #LesGens.

Voyez-vous, j’entends régulièrement ces phrases qui font grincer des dents, telles des ongles sur un tableau. « Aaaaah! Mais ton fils est efféminé! », ou encore « Tu sais ce que ça fait d’élever un garçon seule? Ça le rend fifille. » Et la pire de toutes : « Tu vas rendre ton fils gai! » (même si je n'aurais jamais rien contre ça). Ça me donne envie de flipper des tables. Et ça me fait mal en dedans. Parce que ça ne se dit pas. Parce que c’est juste wrong.


Crédit : Gify

Ce n’est pas d’enseigner toutes ces valeurs-là à mon fils que je trouve le plus difficile. J’adore l’accompagner dans son cheminement. Et s’il y a une chose dont je suis particulièrement fière, c’est l’enseignement et les valeurs que je lui donne. Ce que je trouve difficile, c’est de me battre contre toutes les idées et les préjugés autour. Ça dérange et ça froisse les gens quand on élève un garçon à l’encontre de ce que la société nous a enseigné. Moi ce qui me dérange, c’est ceux qui croient avoir un quelconque droit de regard ou d’opinion sur comment j’élève mon fils. Ceux qui se cachent derrière des commentaires insensés au lieu de poser des questions et s’élever à comprendre que les temps et la société changent.

Mon fils n’est ni efféminé ni « mâle » (deux concepts tellement flous, d'ailleurs). Il n’est ni hétéro ni gai. C’est un ENFANT. Il a bien d’autres choses à faire que de penser qui il aimera ou avec qui il couchera quand il sera un adulte. Je ne rends pas mon fils gai ou hétéro. Je ne le brainwash pas non plus. Je lui donne une partie de ma personne chaque jour afin qu’il puisse avoir les outils nécessaires pour se bâtir son identité. Je le regarde s’épanouir, se responsabiliser, commencer à prendre ses propres décisions et développer ses goûts.

Et je voudrais que mon fils puisse continuer de faire cela sans que #LesGens ne viennent lui faire douter de sa personne. C’est déchirant, pour un parent, de voir son enfant de six ans venir se justifier sur ce qu’il est en tant qu’humain. Ça me met en colère. Terriblement. 

Je vais continuer d’enseigner à mon garçon ces choses que je crois essentielles. Le consentement. Le féminisme. Je vais continuer de lui laisser le libre choix de ses vêtements qu'il porte, des films qu'il regarde et de la musique qu’il écoute. Je vais le laisser faire ses propres choix et le soutenir du mieux que je peux. Et je vais continuer de le laisser faire comme sa maman et répondre aux gens qu’il a le droit, du haut de ses six ans, d’être un humain, un enfant. Sans étiquettes.

Parce que tout ce dont mon fils  a à se soucier, aujourd'hui, c’est d’apprendre, jouer, grandir et découvrir le monde! That’s it.