Je ne sais pas si c’est mon jeune âge ou les tournures inattendues de la vie, mais le texte de Josiane écrit récemment, a poussé une réflexion chez moi.

Il n’y a pas un jour qui passe, depuis les six dernières années, où je m’empêche de parler de mon fils ou de ma maternité. J’ai toujours été franche : il n’était pas du tout prévu dans le plan de match de ma vie. Être maman, en fait, ce n’était inscrit nulle part dans le brouillon que j’avais fait. Et pourtant, à 21 ans, c’est arrivé.

Je ne sais pas si c’est l’image que j’ai toujours eue de la parentalité qui est erronée, mais j’ai toujours eu le sentiment qu’avoir des enfants = sacrifier sa vie au grand complet. Quand j’entends #LesGens parler d’avoir des enfants et raconter comment ils devront tous abandonner leurs projets, leurs rêves, je trouve ça triste. Encore plus ceux et celles qui sont devenus parents et qui parlent comme si, tout à coup, le monde s’était arrêté de tourner.

La maman de Wendy dans Peter Pan raconte à ses enfants qu’elle et son mari ont mis leurs rêves dans un tiroir. Et que la nuit venue, ils admirent leurs rêves. Je n’ai jamais mis de côté mes rêves. Et je ne veux jamais avoir à les ranger dans un tiroir.

Je ne crois pas que les enfants devraient être vus comme des briseurs de rêves pour les parents. Je crois, au contraire, qu’ils font seulement en sorte que notre route dévie légèrement de son chemin. Je suis devenue maman très jeune et ça aurait été facile pour moi de tout lâcher, d’abandonner. Au contraire, mon fils me permet de rêver encore plus grand. Et, bien qu’être mère est ma plus belle réalisation, je n’aime pas être définie que par ce rôle. Être parent demande une tonne de sacrifices. Je refuse simplement que les sacrifices soient tous mes souhaits et mes ambitions. Je veux maintenir l’équilibre. Je ne veux pas sacrifier tout ce qui fait la femme à part entière que je suis.

Par exemple, en janvier dernier, j’ai terminé mon cours de styliste personnalisé. Un rêve que je chérissais depuis plusieurs années. J’ai mis un an à faire le cours de la maison. J’ai sacrifié des soirées de jeu, de bricolage, oui. Pour faire quelque chose que j’aime et donner à mon garçon une maman qui aime ce qu’elle fait. Oui, j’ai des idées, des projets pour ma famille. Je rêve de voyager, que lui et moi. Mais je rêve aussi de voyager seule. Et je crois que c’est important d’avoir les deux. Avoir des projets, des réalisations pour la petite famille que nous sommes. Mais la femme que je suis a elle aussi besoin de se réaliser. D’un point de vue académique, mais aussi socialement et professionnellement.   

Je crois que ce que j’essaie de dire, c’est que je ne veux pas être juste une mère. Je veux être tout ce qu’une femme est, dans toute sa splendeur. Je veux continuer de grandir, d’apprendre et de me réaliser, sans que le fait d’être maman ne m’en empêche.

J’ai envie de montrer à mon fils qu’être parent, ce n’est pas juste ranger ses rêves et les regarder du haut d’un tiroir, je veux qu’il comprenne qu’il est toujours possible de les réaliser.