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Noël, entre les murs de l’hôpital
Crédit: JPC-PROD/Shutterstock

Si vous avez, ne serait-ce qu’une seule fois dans votre vie, visité un hôpital ou été patient durant la période des fêtes, vous comprendrez à quel point il y règne une ambiance particulière. Un mélange de tristesse, de douceur et de magie qui rend l’atmosphère si singulière.

Être soignant et travailler à Noël ou au jour de l’an, c’est non seulement être loin de notre propre famille, mais c’est aussi de voir nos patients être loin de ceux qui leur sont chers. Voir le regard voilé de celui qui devine les festivités au loin, sans pouvoir y prendre part.

Travailler durant la période des fêtes, c’est prendre le temps de tenir la main plus longtemps qu’à l’habitude pour ce patient qui restera sans visite. S’asseoir quelques minutes, le temps d’écouter les souvenirs d’enfance de ce grand-papa qui a vécu plus de quatre-vingts Noëls et qui verse une larme au son du « Minuit Chrétien » en vous remerciant de prendre si bien soin de lui.

C’est partager le buffet préparé entre collègues avec les patients ou les familles pour leur éviter la nourriture de cafétéria un soir de festivités. C’est offrir, en guise de médication pour l’âme, un carré de sucre à la crème fait maison. C’est recevoir des boîtes de chocolats par dizaines, cadeau mythique de remerciement pour les équipes soignantes, qui réchauffe immanquablement le cœur.

Travailler dans un hôpital pédiatrique, c’est avoir le cœur lourd de voir tous ces enfants qui n’auront pas congé pour célébrer Noël à la maison. C’est voir leur regard se tourner vers le ciel en espérant y voir passer le père Noël et apercevoir, au passage, un grand sapin qui brille de mille feux, signe d’espoir d’une guérison prochaine.

C’est parfois décrocher le téléphone le soir du réveillon pour aviser directement Nicholas Noël que le petit Thomas de la chambre 15 ne pourra être, à son grand malheur, dans sa maison pour surveiller son passage tant attendu. C’est se mettre de connivence avec les parents pour qu’un oncle passe à leur demeure récupérer les cadeaux personnels de l’enfant.

C’est avoir l’immense privilège de voir le visage de cet enfant s’illuminer autant que la Voie lactée en voyant débarquer le vrai père Noël, le 25 décembre au matin, avec tous les cadeaux qu’il avait demandés. C’est voir l’homme à la longue barbe blanche expliquer qu’une gentille infirmière l’avait bien informé qu’il pourrait trouver Thomas dans cette chambre. C’est l’écouter réitérer qu’il n’oublie aucun enfant sur sa liste. Jamais. Sous aucun prétexte. 

C’est voir la magie de Noël opérer directement sous nos yeux, malgré les solutés, la médication, les pansements et les appareils médicaux. C’est oublier le décor pour voir à nouveau avec les yeux du cœur.

Soigner en période de réjouissances, c’est redoubler d’ardeur pour mettre de la magie dans un lieu qui regorge de drames et de douleur. C’est mettre de côté la peine qui nous habite de ne pas être avec nos proches pour festoyer et constater à quel point nous sommes chanceux de passer des moments privilégiés avec nos patients et collègues qui sont, bien souvent, notre deuxième famille.

Joyeux temps des fêtes à tous ceux et celles qui le passeront entre les murs d’un hôpital, d’une résidence, loin des leurs, mais pas sans amour.

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