Avant d’avoir des enfants, je n’étais pas portée vers ceux des autres. Je savais que j’en voulais, et j’espérais que l’instinct maternel allait me tomber dessus au moment opportun. Ce qui arriva, heureusement. Mais ma relation avec les enfants des autres n’est pas encore à la hauteur de mes espérances.
 
Je les trouve tous très mignons. Toujours. Si mes bras sont libres, ça me fait plaisir de les offrir aux parents qui en manquent. Mais c’est là le problème : mes bras sont rarement libres. Ça me rappelle la fois où une amie m’avait dit, alors que j’avais mon premier nourrisson entre les bras et que tout le monde se l’arrachait : « tu m’excuseras de ne pas me lancer sur ton nouveau bébé pour te donner un coup de main, j’ai assez des quatre miens à surveiller. »
 

Crédit : Etolane/Flickr

En fait, rares sont les occasions où je côtoie des enfants et que les miens sont absents. J’ai donc peu d’opportunités de développer des relations intéressantes avec les autres enfants. Et je trouve ça dommage. J’aimerais devenir un adulte signifiant dans la vie de plein de petits bonshommes et petites bonnes femmes.
 
Et puis, la disponibilité des bras, c’est une chose, mais il y a aussi la disponibilité mentale. Maintenant que j’ai trois enfants, de toute évidence, quand j’ai une minute de libre, mon premier réflexe n’est pas d’aller chercher le bébé d’un autre. Je vous rassure, si je vous vois dans une situation périlleuse, ou que je détecte sur votre visage une expression de « pu capable », je vais venir à votre secours. Je ne vous laisserai pas non plus essayer de débarrer la porte avec un sac d’épicerie dans un bras et le bébé dans l’autre.
 
Là où je ne me rends pas encore, c’est d’aller vers les enfants des autres pour mon propre plaisir. Et je me trouve plate. J’aimerais ça, avoir du fun avec les petits. J’en ai pourtant avec les miens. Il me semble que je devrais être capable.
 
Ça me fait remettre en question ma relation avec les enfants. Le lien que j’ai développé avec les miens est, entre autres, basé sur le réconfort, les soins, les réponses aux besoins divers. Et pas tellement sur le jeu. Alors que, justement, avec les enfants des autres, c'est par le jeu qu'on peut créer de vrais liens. 
 
Fait que, ceci est un texte d’excuse à tous ces enfants que je vois et dont je ne prends pas assez soin à mon goût. Sachez que je vous aime quand même!