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3 ans déjà

Mélanie Langlois
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3 ans déjà
Crédit: Mélanie Langlois

C’est bientôt la date d’anniversaire de naissance de mes jumeaux. 3 ans qu’ils sont nés, et 3 ans qu’ils ont quitté ce monde. Déjà

Malgré la douleur aussi vive et la peine toujours présente, je n’ai pas envie aujourd’hui de parler du manque que leur départ imprévu a laissé. Curieusement, je ne ressens pas, pour l’instant, le besoin de pleurer leur absence. Aujourd’hui, j’ai plutôt le besoin de nommer des gens, des personnes qui sont là depuis le début, qui ont fait en sorte que mon chum et moi, nous sommes ce que nous sommes. Des gens qui ont fait en sorte que nous nous en sortons bien aujourd’hui. Car, un deuil aussi important, on ne s’en sort jamais seuls.

D’abord, il y a nos familles et belles-familles, en particulier, maman, papa et ma sœur. Ceux qui font que je ne me sens jamais mal ou redondante de parler de mes jumeaux. Ceux qui parlent de mes bébés comme faisant toujours partie de la famille. Ben non, ce n’est pas si simple. Les larmes viennent souvent toutes seules, hein?!? Mais l’ignorance serait pire et les larmes ne seraient pas si douces si je ne pouvais pas en parler librement.

Ces personnes sont les premières à avoir une pensée pour eux à chaque événement de la vie et ça, c’est important pour mon chum et moi. Ça fait toute la différence, ça démontre qu’ils sont considérés, même s’ils n’ont pas été longtemps près de nous. Je me doute bien que ça n’a pas dû être facile pour nos parents de nous voir souffrir autant. Ils avaient leurs propres peine et déception, et en plus, ils ont dû être un support pour nous, qui étions si démolis. Mais, ils ont toujours été présents et à l’écoute, et encore aujourd’hui, même après trois ans. J’ai aussi l’impression que nous n’avons jamais été aussi unis dans la famille et famille élargie. Chaque petite occasion devient une raison de rassemblement et malgré l’éloignement physique de ma famille, je les sens près de moi comme jamais. Les jumeaux auront permis de solidifier notre famille et de transformer les liens de sang en liens de cœur.

Ensuite, il y a les amis. Ceux qui se sont donnés corps et âme pour trouver comment nous venir en aide, comment nous faire du bien. Ceux pour qui l’impuissance a dû être une torture, mais qui ont quand même trouvé d’excellents moyens pour nous démontrer que nous n’étions pas seuls. Des plats cuisinés, des heures de ménage, des sorties en famille, des petites attentions de toute sorte, tout cela nous a grandement aidés à vivre notre quotidien, mais aussi à nous montrer que notre monde n’est pas constitué que de noir. Qu’il y a aussi beaucoup de rose et d’amour autour de nous. Ceux pour qui la question « Comment ça va? » est sincère et ressentie et qui prennent le temps d’écouter la réponse. Ceux qui savent que ce n’est pas parce que nous avons d’autres enfants après le deuil, que nous sommes sortis de cette épreuve à 100 %. Ces gens qui nous voient changer et évoluer et qui acceptent que nous soyons des personnes différentes, sans avoir de jugement. Car oui, j’ai changé, je ne serai plus jamais la personne que j’étais avant.

Enfin, il y a mes autres enfants. Ma grande, qui n’était qu’un bébé à l’arrivée de ses petits frères et qui a vécu tout ça avec nous. Ma belle puce qui m’a dit dernièrement qu’elle était une petite fille heureuse, car elle avait une maman heureuse. Sans elle, je me demande comment j’aurais réussi à me lever le matin. Et mon petit bonhomme qui est arrivé après. Qui nous démontre avec ses sourires et son entrain que la vie continue, que nous avons droit au bonheur, nous aussi, et que nous ne réussissons quand même pas si pire en tant que parents.

Aujourd’hui avec ce partage, j’avais envie de vous démontrer que dans le malheur, il en ressort toujours du positif. Qu’à chaque épreuve de la vie, avec le temps, nous sommes capables d’en ressortir quelque chose de beau. Ben oui, ça prend du temps à trouver, et c’est loin d’être facile, mais je vous jure que ça arrive de percevoir la lumière du soleil à travers une tempête. Sinon, certaines épreuves de la vie n’auraient aucun sens. C’est ça, évoluer à travers un deuil, j’imagine…

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