Il a toujours été clair pour mon conjoint et moi que nous ne ferions pas baptiser nos enfants. Nous sommes pourtant baptisés, nos familles sont catholiques, mais nous ne sommes pas pratiquants et ne voyons pas de motif valable pour prendre part à cette célébration traditionnelle. Bien que cela ne fasse pas nécessairement l’unanimité auprès de nos familles respectives (surtout nos pauvres grands-mamans!), elles ont toujours respecté notre choix, jusqu’au jour où nous avons complètement changé d’idée.

J’étais enceinte de bébé 2, nous avions rendez-vous chez le notaire pour effectuer la rédaction de notre testament (bonjour vie d’adulte) et est venu le moment de discuter de funérailles et autres détails hyper agréables du genre. Notre notaire nous a expliqué sommairement qu’on ne pourrait pas célébrer les funérailles à l’église ni enterrer nos enfants dans un cimetière religieux si ceux-ci n’étaient pas baptisés. Ces mots ont immédiatement résonné dans ma tête et une fois la rencontre terminée, je me suis questionnée. J’ai contacté ma paroisse de naissance et celle où j’habite actuellement et on m’a bien validé qu’à part en très bas âge, il n’est pas possible de célébrer des funérailles religieuses pour une personne qui n’a pas reçu le sacrement du baptême.

Nous ne sommes pas vraiment croyants, nous ne nous sommes même pas mariés à l’église. Toutefois, m’imaginer qu’en cas de décès de l’un de mes enfants, j’aie à me tourner vers une cérémonie civile ou que je ne puisse pas disposer de leur corps à l’endroit de mon choix m’a convaincue de les faire baptiser. De toutes les célébrations tenues à l’église, les funérailles religieuses me rejoignent particulièrement. Les valeurs véhiculées sont positives, les lectures sont belles et donnent du sens à la mort.

Bien entendu, lorsque notre décision de faire baptiser nos deux enfants a été prise, nous avons entamé le processus dans le respect et de façon positive. Nous avons pris part à la rencontre de préparation à l’église pour finalement réaliser que les valeurs chrétiennes ont changé et s’adaptent plutôt bien à notre génération. À notre grande surprise, on se sentait moins « imposteurs » de les faire baptiser un peu tardivement.

Le baptême a finalement été pour nous l’occasion de remercier la vie de nous avoir donné deux beaux enfants en santé. Ça nous a permis d’exprimer toute notre gratitude en célébrant leur venue au monde. Le baptême a été une occasion de se réunir en famille et entre amis à la maison et nos choix de parrains et marraines ont pris encore plus de sens cette journée-là. Notre célébrant était drôle, ouvert d'esprit et tout le monde a beaucoup apprécié la journée.

Évidemment notre objectif ne sera pas d'obliger les enfants à croire en un Dieu en particulier (on ne le fait même pas nous-mêmes!), mais de leur permettre d’avoir une ouverture sur la vie spirituelle et religieuse. On souhaite simplement leur enseigner qu’il existe en haut quelque chose de plus grand que nous et qu’il faut croire en la vie car elle fait toujours bien les choses!