La nuit où j’ai rencontré mon fils

Il y a quelques semaines déjà, mon fils arrivait dans notre vie. Avec la nouvelle année, je savais que janvier le verrait naître… Garçon de froid, d’hiver et de neige…

Il y a quelques semaines, j’ai eu un moment de tendresse avec son père et il s’est mis à bouger de façon phénoménale, ça faisait peur, on aurait dit que mon ventre allait exploser… Papa J-B et moi, nous nous sommes collés comme quand nous n’étions que deux, dans l’aube de la nuit et sa noirceur, nous nous sommes fait des promesses et surtout nous nous sommes rappelé la naissance de Blanche qui avait eu lieu trois ans auparavant jour pour jour (ou presque). La nostalgie, ça m’apaise toujours…

Des contractions sont apparues, mais rien de très douloureux. Cela faisait plus de deux semaines que mon corps me jouait des tours, des fausses alertes sans cesse. Papa J-B a alors suggéré de se coucher, la tempête dans mon ventre allait sans doute se calmer. Je me suis endormie sous le poids et la chaleur du chat couché sur mes jambes. Quelques contractions m’ont réveillée, mais je me rendormais aussitôt.

Puis, vers deux heures du matin, j’ai appelé la maternité, un certain stress s’est emparé de moi, les contractions revenaient sans cesse, mais sans régularité, je savais par contre que j’en étais déjà à la moitié du travail depuis quelques jours. J’avais peur que tout se mette à débouler trop vite et il était hors de question que mon J-B m’accouche à la maison…!

Dans un calme qui me dépasse quand j’y repense, j’ai appelé mon amie pour qu’elle vienne surveiller Blanche qui dormait jusqu’à l’arrivée de ma mère. J’ai aussi appelé ma mère, fait un brin de jasette, oui, à deux heures du matin! J’ai aussi pris le temps de préparer les vêtements de Blanche pour la garderie le lendemain. J-B pouvait bien douter de mon accouchement imminent quand j’y repense, mais j’étais bel et bien sur le point de terminer cette belle aventure de la grossesse!

En route pour l’hôpital, les contractions se sont mises à être de plus en plus intenses et surtout trop régulières pour que ce soit encore une fausse alerte. Dans l’obscurité de cette nuit blanche, papa J-B et moi allions être parents à nouveau, et ce, d’ici très peu de temps, prévoyait le personnel médical. La douleur s’intensifiait, mais tout se gérait bien et calmement. J’ai même perdu mes eaux sans réellement m’en rendre compte, cette douce chaleur m’a mis la puce à l’oreille par contre. Mais j’étais si épuisée par le manque de sommeil et les dernières semaines de latence, que ma tolérance à la douleur s’est envolée une fois les eaux perdues. J’ai donc demandé l’épidurale et l’anesthésiste très jeune et très hipster cool a réussi à me soulager en deux temps trois mouvements. J’ai pu relaxer pour terminer le travail de façon très détendue. J’ai même eu plusieurs pensées pleines de compassion pour mes voisines de chambre que j’entendais se tordre de douleur.

Vers 7 h, j’ai averti l’infirmière et la doc avec beaucoup moins de calme dans la voix que je n’étais plus gelée du tout et que ça poussait très, très fort. À 7 h 09, le plus beau petit garçon de la terre était dans mes bras recouverts de mes larmes d’amour et des larmes de fierté de son papa, c’était toujours aussi fort et magique cette première rencontre.

« Mon Edmond, tu es arrivé dans ma vie comme la première neige de l’hiver : sans qu’on s’y attende vraiment, mais avec son brin de magie qui opère à tous les coups, je t’aime… »

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