« On va à la piscine demain après la sieste, voulez-vous venir? »
Telle était la question de ma voisine un vendredi soir entre deux gin-tonics.
 
Houuuuuu, ça semble banal comme question vite de même, mais mon hamster roulait à spin dans ma tête. D’un côté, j’aime beaucoup aller à la piscine avec les enfants, ça ne coûte rien, je peux considérer ça comme une activité sportive pis les minis tripent solide. D’un autre côté, j’ai une shit load de poils longs de même sur les jambes. Genre que ça fait deux mois que je ne me suis pas fait épiler parce que, la vie des fois, c’est comme ça. C’est l’hiver, mon chum s’en fout pis (moi aussi), ça me fait économiser.


Crédit : reactiongifs

 
Mais là, c’est une chose d’assumer mon poil chez nous, dans mon jogging, mais c'en est une autre de l’assumer en maillot de bain dans une piscine publique. Me raser sur le side juste avant d’y aller? Nahh, je m’épile depuis mes 15 ans, pas question que je scrappe ça. Je devais me rendre à l’évidence, je n’avais pas le temps d’enlever tout ce poil avant demain. Il me restait deux choix.
 
1. Ne pas aller à la piscine et garder mon poil incognito dans mon jogging.
2. Aller à la piscine, faire plaisir à mes enfants et exposer publiquement mon poil. 

Vu de même, je me suis trouvée un peu bête d’envisager de priver mes minis d’une activité qu’ils adorent pour une question purement esthétique. J’ai packeté les maillots, les casques de bain (oh que le combo poil et casque de bain me tentait) et nous sommes partis.
 
Pis là, magie.
 
J’ai réalisé que, scientifiquement, il est impossible de préparer un 18 mois et une 3 ans à aller dans la piscine et de penser à son poil en même temps. Sérieux, j’étais ben trop occupée à surveiller mon gars qui mangeait les boules de cheveux sur le sol du vestiaire, à mettre de force son casque de bain à ma fille tout en évitant de faire le show d’une boule qui jaillit de mon haut de bikini aux papas dans le vestiaire familial.


Crédit : Giphy

 
C’est une fois dans l’eau que j’ai réalisé que personne ne me pointait du doigt en riant avec dédain. Personne n’est venu me dire que je devrais avoir honte de montrer mon poil de la sorte. Personne ne m’a traitée de poilue en me lançant des nouilles de piscine sur la tête.
 
J’ai 33 ans et je n’ai plus rien à prouver à qui que ce soit. En fait non, je veux prouver à mes enfants que leur intérêt est plus important que mon esthétique. Que les souvenirs qu’ils se forgent valent la peine que je grandisse un peu. Mes enfants s’en foutent que mon épilation ne soit pas à jour. Tout ce qui leur importe, c’est que je sois au pied de la glissade quand ils vont la dévaler jusque dans l’eau.
 
En devenant parent, est-ce que vous avez dû apprendre à vous foutre un peu plus de votre esthétique?