Ça vous est déjà arrivé de manquer d’espace?
 
Moi, j’ai commencé à en manquer le jour où, ma deux ans dans les bras, j’ai vu apparaître deux petites barres sur un test de grossesse. Nous allions être quatre. Et nous allions être serrés.
 
L’histoire de ma petite maison a commencé il y a huit ans, quand nous avons trouvé LA perle rare, celle qui convenait à notre budget et qui avait le potentiel pour voir grandir un couple et peut-être même accueillir un premier bébé. Juste assez de terrain, juste assez de verdure, pas loin du centre, pas loin de la rivière. En douze heures, nous avons visité, signé et acheté.
 
Elle n’était pas parfaite. Elle n’était pas pour toujours. Mais comme premier investissement, elle était pour nous.
 
Puis, ce matin où le test de grossesse nous apprend que Juliette sera grande sœur, l’heure est aux grandes décisions. On déménage, chéri? Pourquoi ne pas essayer la cohabitation dans la même chambre pour un temps? OK, bonne idée!
 
Bonne idée, jusqu’à ce que la deuxième soit identique à la première : une rebelle du sommeil. Et entre deux réveils chaotiques, la plus vieille réclamait de plus en plus son autonomie, son espace, ses jouets dans sa chambre et un peu de paix à laquelle elle avait droit.
 
On a commencé à regarder le marché, à magasiner les quartiers, à penser en fonction des écoles, des parcs et des activités à venir. Jusqu’à ce qu’on trouve LA maison. Celle en face du parc, à deux coins de rues de l’école parfaite, en plein milieu du quartier de rêve.
 
Deux jours plus tard, il y avait une pancarte « À vendre » devant notre trop petite maison.
 
J’aurais cru qu’elle partirait aussi vite que lorsque nous l’avions achetée sept ans auparavant. Mais c’était sans compter sur le marché qui n’était franchement plus le même. D’une maison vendue en douze heures, nous avons eu droit à six mois d’attente.
 
C’était comme si la vie nous disait de ne pas quitter cet endroit. Je n’aurais jamais imaginé à quel point elle nous crierait si fort ce message.

À suivre...