Il y a quelques jours, j'ai assisté à un débat assez houleux sur les réseaux sociaux. Bien que je n'y ai pas pris part, je l'ai suivi, parce que je me sentais concernée, ça venait me chercher. Je peux résumer le fond de trame de ce débat en un seul mot : jugement.

Une jeune mère y présentait une photo de son fils qui célébrait ses quelques mois d'existence en y mentionnant qu'il avait déjà commencé à fréquenter la garderie depuis quelques mois. Le post était beau, doux, humble. Une autre mère, une inconnue, lui demandait pour quelle raison elle envoyait son fils à la garderie aussi jeune dans un commentaire sous la photo.

Je ne pense pas que la deuxième mère réalisait les vagues que créerait son petit commentaire dans lequel elle avait pris la peine de préciser qu'il n'y avait pas de jugement. Mais dans mon livre à moi, quand on prend le temps d'écrire qu'il n'y a pas de jugement, c'est parce qu'on juge. Mais c'est peut-être vrai qu'elle ne jugeait pas, seule elle le sait. Tout ça pour dire qu'en lisant ce petit commentaire anodin, je me suis sentie mal pour la maman en question qui envoyait son enfant à la garderie, alors je n'imagine même pas la mère elle-même. S'en est suivi un immense débat animé entre plusieurs mères, femmes, hommes, etc. Le point fort qui revenait souvent à travers les différents commentaires : comment pouvait-on se permettre un commentaire du genre, même s'il ne se voulait pas être blessant à la base, surtout lorsqu'on ne connaît pas la réalité des autres?

Toute cette polémique, ces jugements virtuels, m'ont fait beaucoup réfléchir. Je me suis demandée si moi-même je n'étais pas du genre à juger les autres parents, à juger les autres adultes qui n'ont pas d'enfant, à juger les filles qui décident de ne pas allaiter, à juger ces mères qui ont décidé de retourner travailler avant la fin de leur congé de maternité, à juger en général lorsque ce ne sont pas mes affaires. Malheureusement, je dois avouer que je l'ai fait, dans le passé, mais j'essaie d'arrêter. Même si ce n'est pas toujours facile,  je prends le temps maintenant de m'arrêter pour réaliser que ce n'est pas tout le monde qui a la même réalité que moi, ou bien juste le fait que ce n'est pas tout le monde qui est comme moi, point. Que dans la vie, on a le droit de faire les choses comme on le veut, mais que les autres aussi ont ce droit. Vivre et laisser vivre comme on dit.

Lorsqu'on est plus jeune, avec moins de vécu, on pense souvent à tort que c'est seulement notre façon de penser qui est la meilleure. Qu'on a raison, peu importe le contexte. Heureusement, en vieillissant, la plupart d'entre nous finissent par évoluer et comprendre que la vie n'est pas la même pour tout le monde. Heureusement, il semblerait qu'il n'y a pas qu'une seule façon de bien faire les choses. Keep that in mind.

Avez-vous déjà jugé trop vite?