Ma fille est un bébé d’eau! Elle a toujours aimé se baigner, prendre son bain ou encore jouer dans les jeux d’eau du quartier. Elle était âgée entre dix et douze mois au cours de son premier été officiel, elle a donc allègrement profité des nombreux aménagements aquatiques des piscines et parcs avoisinants. Nous y avons passé plusieurs heures et ce fut de grands moments de bonheur pour terminer mon congé de maternité.
L’an dernier, elle a suivi vers ses huit mois son premier cours de piscine, niveau étoile de mer, et tout s’est très bien déroulé. Elle ne raffolait pas d’avoir la tête complètement submergée, comme plusieurs autres de ses compagnons de classe. C’est vrai aussi qu’elle ressentait une certaine crainte vis-à-vis du moniteur, mais elle se trouvait dans sa phase de la peur des inconnus et de l’éloignement du parent, alors rien d’anormal ici non plus.
Puis en février dernier, nous sommes partis pour un premier week-end d’amoureux. Le vendredi soir, je lui donnais son bain normalement ; le samedi soir elle refusait d’être lavée par ma mère qui la gardait et le dimanche soir à notre retour, je réalisais l’ampleur de son refus d’être maintenant baignée. Elle ne refusait pas simplement en hochant de la tête ou protestant un peu, elle hurlait de terreur. C’était saisissant et vraiment triste!
Notre premier réflexe a été de nous dire que dès que nous serions rentrés à la maison, tout se replacerait. Elle avait probablement fait une mauvaise association, en lien avec notre éloignement. Elle avait pourtant pris son bain à cet endroit des dizaines de fois, mais il fallait bien que ce soit ça puisqu’aucun incident ne s’était produit pendant notre absence pouvant justifier un traumatisme.
Et les jours ont suivi et les scènes d’horreur se sont poursuivies. Cris et fuites aux premiers sons du bain qui se remplit, enfant qui se tortille comme si sa vie en dépendait pour ne pas se faire déshabiller, talent insoupçonné pour quitter la baignoire en sautant d’un bond sans préavis, mais surtout beaucoup de larmes et des yeux paniqués.
Nous avons TOUT essayé : remplacer le bain par la douche, entrer dans l’eau avec elle, des nouveaux jouets, la laver le matin au lieu du soir, jouer dans l’eau d’un spa, baigner sa poupée, lui laisser sa doudou, la laver avec d’autres bébés, name it. Nous ne comprenions plus rien et nous nous sentions dépassés. Nous ne voulions pas la forcer et risquer d’amplifier ses craintes, mais ne jamais se laver n’étant pas une option non plus et la débarbouillette souvent insuffisante… les solutions manquaient.
Ses vaccins de dix-huit mois sont arrivés. Le CLSC nous a remis le bulletin pédiatrique. Il y avait ce passage, tout simple, qui mentionnait que vers dix-huit mois, il n’est pas rare que les enfants développent une peur soudaine pour les animaux ou l’eau par exemple. Eh bien, voilà l’explication! Ça allait passer. Il suffisait de l’accompagner de notre mieux dans la gestion de sa peur et de ses émotions.
Crédit : Amélie Floriot
Au final, ça aura duré six semaines. Six interminables semaines. Et du jour au lendemain, tout est rentré dans l’ordre. Notre bébé d’eau est revenu et en force en plus, elle s’amuse maintenant à faire des bulles et trouve hilarant de s’arroser le visage et s’immerger la tête. Juste à temps pour le début de son niveau canard en natation!
Votre enfant a-t-il développé une peur soudaine vers ses 1 an et demi?