Ma fille refuse de manger (ou presque) de la viande et des légumes depuis maintenant huit mois. L’entrée des solides vers ses cinq mois s’était pourtant très bien passée, elle adorait la nourriture. Une fois l’introduction des diverses saveurs et textures terminée, nous avons vécu une véritable lune de miel entre ses neuf et douze mois. Elle mangeait absolument tout avec plaisir et appétit. Elle raffolait des champignons, des brocolis, des avocats, des crevettes, du tofu, du riz, entre autres.
Puis, peu avant son premier anniversaire, elle a compris qu’elle pouvait dire « NON ». Elle a compris qu’elle pouvait fermer la bouche pour protester, recracher des aliments qu’elle ne voulait pas, lancer son assiette par terre pour signifier que le repas était terminé. Elle a compris qu’elle pouvait faire des choix et les exprimer!
Sans avoir besoin beaucoup d’explications, nous avons vite saisi qu’elle nous signifiait que les produits laitiers et céréaliers lui convenaient amplement pour combler ses désirs alimentaires. Seul fruit accepté en morceaux en ce moment : la banane.
Nous croyions que ça allait passait rapidement. Nous nous faisions donc un devoir d’insister pour lui faire avaler quelques bouchées de viandes et légumes, en usant de tous les stratagèmes imaginables. Toutefois, il faut admettre qu’une heure de pleurs pour réussir à engloutir deux ou trois cuillères d’un repas équilibré, c’était plutôt un échec et c’était épuisant. La petite commençait à faire une mauvaise association entre l’heure des repas et une période de frustration. C’est à ce moment que j’ai décidé que nous allions tout simplement lâcher prise!
Je me rappelle du repas qui a suivi cette décision, c’était un véritable moment de calme et de bonheur. Un soulagement immense, pour elle et pour nous! Nous ne lui avons donné à manger que ce qu’elle aimait. Son menu se composait essentiellement de céréales enrichies en fer, de bananes, de beurre d’arachide, de pain, de barres tendres pour bébé, de compotes, de yogourt, de fromage et de lait de vache (en plus de l’allaitement matin et soir).
Son médecin nous a confirmé que ça ne l’inquiétait pas du tout, puisque sa courbe de croissance était belle et qu’un seul regard rapide sur tous ses plis de bébés ne laissait planer aucun doute sur son poids santé. C’est donc rassuré.e.s que nous avons poursuivi ainsi.
À chaque repas du midi et du soir, nous lui proposons une portion de notre assiette même si elle le refuse la plupart du temps. C’est important pour nous de continuer de le lui offrir, pour qu’elle recommence à en manger quand elle sera prête. Des fois, nous avons de belles surprises et elle accepte de réintégrer un aliment. Parfois, ça ne dure que quelques jours et elle le refuse à nouveau.
Nous avons développé plusieurs trucs au fil des mois, comme cacher des protéines à l’aide de poudre d’amande dans son yogourt ; mettre des légumes dans des muffins ; s’asseoir tous ensemble à table, à heures fixes, et partager un repas commun ; mettre de la musique et allumer des bougies ; les joies des trempettes ; la faire cuisiner avec nous ; échanger des bouchées contre son aliment vedette du moment (depuis deux semaines : l’olive!).
Il reste encore du travail à faire, mais son menu est beaucoup plus diversifié qu’il y a huit mois. Nous voyons beaucoup d’amélioration et avons bon espoir qu’elle mangera autres choses que du yogourt et des bananes rendue à l’adolescence!
Comment ça va chez vous, à l’heure des repas? Vous avez des trucs à partager?