Il est de bon ton de basher les groupes de parents sur Facebook. Il s’agit d’une cible facile après tout : il n'est pas difficile de voir le potentiel humoristique de mamans trop intenses qui passent leur temps à se juger mutuellement.

Pourtant, les groupes de parents réussissent à rassembler des centaines et parfois des milliers de personnes, ce qui est étonnant si l’expérience y est tellement désagréable. Ou peut-être que nous aimons monter en épingle les quelques situations extrêmes qui s’y trouvent. Peut-être que voir les comportements extrêmes d’autres parents nous valide dans nos propres choix. Après tout, nous avons tellement de possibilités de style d’éducation, de décisions à prendre, de pression à soutenir, que c’est parfois difficile de se faire confiance comme parent. Prendre plaisir à juger les choix hors-norme des autres nous aide – de manière pernicieuse! – à croire que nous, nous savons prendre les bonnes décisions.

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Il faut aussi se demander pourquoi un espace majoritairement occupé par les mères reçoit aussi facilement des critiques. Cela montre bien la tendance que nous avons collectivement à facilement dénigrer les mères, même lorsqu’elles se rassemblent, échangent des informations, s’épaulent dans des moments difficiles, règlent ensemble les multiples problèmes de leur vie familiale, brisent leur isolement. Il y a eu beaucoup de soutien à la charge mentale des mamans sur ce genre de groupes. On y échange les pours et les contres de la DME et de la diversification traditionnelle, des trucs pour l’apprentissage de la propreté, des idées d’activités, des discussions sur les manières d’appuyer mon partenaire à se sentir un meilleur parent, quel est le meilleur tricycle/sac à couches/crème solaire/cours de natation : autant d’exemples des questionnements et problèmes auxquels les mamans doivent encore souvent trouver les solutions et pour lesquelles du soutien est toujours apprécié.

Il n’y avait pas beaucoup de parents de jeunes enfants dans mon entourage lorsque je suis tombée enceinte. Alors l’une des premières choses que j’ai faites (après l’inscription sur la place 0-5 évidemment), c’est m’inscrire sur mille groupes de parents selon mon quartier, mes valeurs, ma profession, ma date prévue d’accouchement... Oui, ça fait beaucoup! J’en ai quitté quelques-uns et je ne suis pas très active sur la plupart, mais je sais que je fais partie de la communautés d’expert.e.s qui sauront m’épauler si j’ai une question, tout comme j’interviens lorsque je sens que mon expérience peut aider un autre parent. Mon expérience de la maternité a été marquée par mon appartenance à un de ces groupes en particulier où j’ai vu de magnifiques exemples de solidarité, de courage, d’amitié, d’entraide : beaucoup plus que du jugement ou de la mauvaise foi. Ça existe ailleurs aussi, j’en suis persuadée!

Est-ce que vous appréciez des groupes de parents sur Facebook?