J’aime mes ami.e.s. Évidemment! Avant d’être maman, je faisais des plans pour que mes amitiés passent à travers l’épreuve de ma maternité. Je savais que plusieurs d’entre eux et elles ne prévoient pas de devenir parents, ou du moins pas tout de suite. J’envisageais déjà avec angoisse la rupture d’intérêts, les chemins qui s’éloignent progressivement, mon isolement, la perte de mes êtres chers!
Je me disais que je serais différente, que je ne laisserais pas les statistiques troubler mes amitiés.
Sauf que. On se croit toujours beaucoup plus malin.gne.s avant que les situations se présentent à nous.
Mes ami.e.s ne m’ignorent pas, je suis loin d’être isolée et plusieurs d’entre eux et elles sont autant, voire plus présent.e.s dans ma vie qu’avant (merci les ami.e.s!) Je suis ultra choyée, parce que je sais que plusieurs nouveaux parents voient leurs anciennes amitiés fondre dans la nature.
Malgré tout, ce serait faux de croire que rien n’a changé entre nous. Parce que :
1. Nous ne sommes plus sur le même horaire. Je me lève tôt. Tous les matins. 7 h 15, c’est la méga grasse matinée – et probablement parce que bébé a eu un réveil-surprise à 5 h. Alors, les soirées qui s’étirent sont à bien considérer.
Outre ce changement d’horaire de sommeil que j’avais vu venir, ma journée est maintenant organisée autour des besoins d’un enfant d’âge préscolaire, avec ses périodes de pointes bien précises. Avec une amie oiseau de nuit, nos échanges de textos s’étirent généralement sur plusieurs jours : elle m’écrit pendant le sprint du 5 à 7 (qui n’a rien de glamour), je réponds quand bébé dort, elle réplique en fin de soirée (quand je suis déjà couchée), message que je lis à mon réveil beaucoup plus matinal que le sien, et elle répond à nouveau en matinée.
Heureusement qu’il reste les brunchs!
2. Nos activités sont moins compatibles
À une époque où je faisais plus la fête que maintenant, je me souviens avoir eu une conversation (avec uniquement des non-parents évidemment) où nous nous disions que ça s’amène bien dans un souper, un jeune enfant. Dans un party, là non. Mais un souper, ça c’est bien.
Ma fille soupe à 17 h 30. Elle dort à 19 h. Je ne connais pas beaucoup de jeunes célibataires sans enfants qui mangent à 17 h 30. Évidemment, on peut déroger un peu de la routine à l’occasion, mais les conséquences peuvent parfois s’éterniser (plusieurs jours dans notre cas). Le plus souvent, je suis tentée de laisser bébé à la maison lorsque je vois mes ami.e.s non-parents en soirée. Mais peut-être que ça contribue à un autre problème :
3. On ne se comprend pas toujours
On m’a demandé pourquoi j’étais tellement fatiguée. Pourquoi ça pleure au milieu de la nuit, parfois, les mamans de nouveau-né. Pourquoi je parlais constamment de mon enfant.
Il y a des choses qu’on évite d’expliquer, au risque de finir en disant « Tu comprendras quand tu en auras! »
Il reste qu’au final, j’adore mes ami.e.s non-parents et je suis heureuse qu’ils soient dans nos vies, à ma fille et à moi.
Comment l’arrivée de vos enfants a-t-elle affecté vos amitiés?