Je vous écoute, vous, les mamans qui m’entourent, et je n’ai qu’une seule envie par les temps qui courent : vous serrez fort dans mes bras. J’aimerais aussi pouvoir prendre cette énorme charge que vous avez sur les épaules ou du moins, vous aider à la porter… Mais je ne suis pas votre conjoint, ni même votre conjointe. Je ne suis que l’amie « pas d’enfant » qui vous écoute, l’oreille toute grande, et qui capte tout de votre détresse. Oui, détresse, le mot n’est pas trop fort.

« Le poids de la charge mentale ». Je sais même pas pourquoi j’y mets des guillemets? Je me reprends : LE POIDS DE LA CHARGE MENTALE. Oui, en lettres majuscules. Parce que, comme un escargot, même quand vous n’êtes pas à la maison, vous portez votre chaumière, votre famille et les responsabilités qui en découlent sur votre dos. Tout le temps. En permanence. Sans répit. Et comme si ce n’était pas assez de la porter sur votre dos, vos la portez aussi dans votre cœur, dans votre âme… Même – et trop souvent – jusque dans votre culpabilité. Je vous entends me dire : « Je sais pas si j’en fais assez. »

Je vous réponds et vous dis à chaque fois que je le peux que oui, vous en faites assez. Que non, vous pouvez pas en faire plus parce que t’sais, il faut aussi dormir dans la vie. Je les vois, vos angoisses, vos peurs, vos tourments, même quand vous voulez le cacher. J’entends derrière vos « mais au moins, je sais que c’est bien fait quand c’est moi qui le fais » le « pourquoi il le voit pas que c’est à faire, comme moi je le vois? » Je sais reconnaître derrière vos sourires forcés que vous n’avez pas eu l’appui que vous imaginiez recevoir. Parce que la charge mentale inclut aussi ça : la déception. Trop souvent.


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Jamais de repos. Jamais. Parce que même quand vous sortez pour vous changer les idées, le téléphone sonne, les textos entrent : « Il est où le chandail bleu à pois mauves du petit? » Pis vous répondez, parce que oui, souvent, vous savez exactement où il est. Sérieux, on s’en fiche du chandail bleu à pois mauves, non? Il en a d’autres, des chandails!

La charge mentale est une plaie. Comme un cri, un S.O.S., un appel au secours qu'on implore tout bas. Parce que vous, mes amies mamans, vous ne dites souvent rien. Vous le faites pour vos enfants. Quitte à vous oublier, trop souvent.

Je vois ce que vous faites, malheureusement, je ne suis pas celle qui peut vraiment y faire quelque chose… Pour vrai, à quand la révolution dans cette société?