Nous vivions dans le déni depuis des mois, mais il y a quelques jours, c’est le cœur gros que mon chum et moi nous sommes avoué l’impardonnable : nous avons perdu Wawa.
Wawa! Première poupée de ma fille, elle est entrée dans notre vie alors que cette dernière avait 6 mois. Avec sa chevelure hirsute, son air interdit, son petit côté queer et sa ressemblance avec le révolutionnaire cubain José Marti, elle nous a tout de suite conquis. Et surtout, elle a conquis le cœur de notre petite, qui, à 6 mois déjà, la cajolait, la berçait, et lui fredonnait des aaaaaaaaa presque mélodiques.
Wawa en aura vu de toutes les couleurs avec nous. Devenue vedette d’électro-punk, elle en a chanté, des remake de Gainsbourg. « Dodo Wawa! », lui intimait souvent ma fille en la recouvrant d’une débarbouillette mouillée. Puis, elle l’habillait d’une couche, la promenait en porte-bébé, la faisait manger ses pâtes, ou la cachait au fond de son petit pot (#SanitaireMuch).
On l’amenait partout avec nous, en voyage, en randonnée, et même si notre petite semblait parfois la délaisser au profit de ses autres « bébés », mon chum et moi nous assurions qu’elle ne s’ennuie pas (quelques mises en scène un peu douteuses en témoignent).
Qu’est-ce qui fait qu’on puisse tant s’attacher à de simples jouets? J’ai toujours eu l’intention de ne pas accumuler trop de bébelles à la maison. Chaque année, avant Noël, comme beaucoup d’autres parents, j’essaie de faire le tri et de ne garder que les essentiels. Mais je vous l’avoue, je suis nulle en la matière. Je garde presque tout. Tel jouet a été offert par ma sœur, tel autre me rappelle les premiers pas de mon fils, tel autre sera utile si on a un autre enfant, tel autre est vraiment laid, mais ma fille l’adore. Il semble que je m’attache facilement à ces petits objets, qui représentent chacun un souvenir, un trait de caractère ou une amitié qui me sont chers.
Bref, pas de nouvelles de Wawa depuis des mois. Souvent, je me plais à croire qu’elle réapparaîtra au fin fond d’un tiroir ou dans le bac d’objets perdus de la garderie. Et puis, je me dis que peut-être qu’en fait, Wawa avait envie d’aventure et qu’elle promène son excentricité sur les routes du monde, à la recherche de nouveaux enfants à amuser. C’est du moins l’histoire qu’on raconte à notre petite.
Bon voyage, Wawa!
Êtes-vous attaché.e.s aux jouets de vos enfants ?