Je pensais à ça, un soir avant de me coucher, et je me disais que vraiment, c’est pas toujours facile d’être le parent idéal pour notre enfant. Pis que chacun faisait de son mieux pour arriver à atteindre un certain équilibre. Parfois nous sommes tellement pris dans la routine, dans le temps ou dans les tâches, que nous oublions de nous asseoir et de réfléchir à ce que l’on veut vraiment pour nous et notre famille. Puis, j’ai pensé qu’être parent, après tout, c’est être créateur de souvenirs pour nos petits.

Parfois c’est doux, parfois ce l’est moins. De là l’importance de peser mots et gestes, qui des fois, dépassent notre pensée. Ceci dit, j’ose espérer que lorsque nos enfants seront plus grands, ils se souviendront des beaux moments. Je repensais à mes vacances avec ma famille, quand j’étais petite. Combien j’adorais aller à la plage. Sentir le sable entre mes orteils, chercher les plus beaux coquillages enfouis sous les algues, l’odeur de friture des restaurants au bord de la mer. Les soirées de canicule où on skippait la douche et on allait directement dans la piscine avant de se coucher pour mieux dormir. Les soirées sur le balcon à se bercer en se donnant des bines sur les bras à chaque voiture jaune qu’on voyait passer dans la rue. Les soirées au ciné-parc où on finissait endormies avec une coulisse de bave assises tout croche sur la banquette arrière. Les dimanches au lac à grand-papa à ramasser les grenouilles ou nourrir les truites. Les balades en quatre-roues avec les cousin.e.s. L’odeur des draps fraîchement lavés et séchés sur la corde à linge. Toutes les chicanes avec ma sœur qui finissaient en éclats de rire. Ça prend pas grand-chose pour se remémorer les beaux souvenirs. Ça prend pas grand-chose non plus, pour rendre un enfant heureux.

Parfois on essaie de se creuser la tête pour faire plaisir, mais finalement le plaisir est juste là, à notre porte. Je crois qu’être parent, c’est d’être un créateur de souvenirs. C’est d’être la magie dans la vie de notre enfant. C’est aussi être son ancre à laquelle il peut s’accrocher lorsqu’il y a une tempête. Nous sommes leur dôme, leur nid, leur doudou en temps froid. Nous sommes les êtres chanceux qui peuvent leur créer un univers diversifié, ouvert et libre que par nos paroles et le savoir que nous leur transmettons. Nous sommes leur richesse, ils sont la nôtre. J’espère que mes enfants se souviendront du temps où ils pataugeaient dans l’eau en ne se souciant de rien d’autre que de leur petit bonheur, j’espère qu’ils se souviendront des tonnes de livres que nous regardions ensemble, des chansons inventées en voiture, des montagnes du Vermont et de l’odeur des dodos collés en famille.

Parce que le bonheur après tout, c’est juste ça.