On va se le dire, tout se passe la fin de semaine : les fêtes, les brunchs, les activités au verger, à la montagne, à la plage, aux glissades d’eau, aux glissades de neige, bref, tout.

Chez nous, c’est mon copain qui a pris le congé parental (parce que je suis encore et éternellement aux études), alors, les premiers mois, tout allait bien. On se rendait ensemble aux divers pique-niques et autres réjouissances collectives. On gérait ensemble les crises, les pleurs, les purées, les couches pleines.

C’est quand il est reparti travailler que j’ai compris ce que c’était que d’être seule. Mon homme part le samedi matin très tôt et revient le dimanche soir très tard, ou pire, le lundi. Fini les fêtes, finis les brunchs. Au début, je me disais que ce n’était pas si grave qu’il ne soit pas là. Que ça allait être correct. Mais passer toutes ses fins de semaine en solo, c’est plate.

C’est platealler aux pommes toute seule avec un bébé d’un an qui ne marche pas encore, mais ne veut pas rester tranquille deux secondes dans sa poussette. C’est plate, aller faire de la randonnée en montagne toute seule en portant un gros sac à dos à bébé qui pèse 70 lb. C’est plate, préparer un beau souper fancy le samedi et manger en tête-à-tête avec un bébé qui garroche sa bouffe faite avec amour partout.

Oui, vous allez me dire : Voyons t’as pas d’ami.e.s ni de famille? Oui, bien sûr, j’ai tout ça. Mais ce n’est pas pareil. Ce n’est pas aussi simple. Faut appeler, planifier, organiser.

Mais être soloparentale de fin de semaine, ce n'est pas seulement ça. C'est aussi la fin (en tout cas, presque) des sorties festives bien arrosées. Les soupers du samedi soir entre filles? Plus compliqué. Il faut faire garder. Encore une fois, il faut planifier. Papa ne reste pas à la maison pendant que je vais prendre un verre le cerveau en paix. Non. Planification. Et la planification? Très peu pour moi. Et si je réussis à faire garder et à sortir? Eh bien, je ne pense qu'au lendemain matin. À 6 h 30, mon cadran humain va sonner, même si je me suis couchée seulement cinq heures plus tôt.

Et c'est ça, je trouve, qui est le plus poche, dans ma soloparentalité de fin de semaine. Les matins. Les samedis et les dimanches matin. Ces matins qu’on idéalise pendant toute la semaine. On se voit sirotant tranquillement notre latté chaud, collé sur l’être aimé, sur le divan, bébé jouant paisiblement avec ses Mega Bloks à nos pieds. Pourquoi ça ne fonctionne pas, ça, quand papa n’est là? Pourquoi quand je suis toute seule avec bébé, je suis incapable de boire trois gorgées de café chaud et de m’asseoir 45 secondes sur le divan? Je ne comprends pas.

Être maman en solo toutes les fins de semaine, c’est plate. C’est un fait. Par contre, je sais bien que je suis privilégiée et que j'ai de la chance que ça ne soit pas comme ça tous les jours, juste la fin de semaine. Bon, aussi, ça m’oblige à garder vivant mon cercle d’ami.e.s et ça me pousse à aller voir régulièrement ma famille plus ou moins éloignée. Mais surtout, ça nous rapproche, mon p’tit bonhomme et moi, de passer autant de temps ensemble.

Quels sont vos trucs de parents en solo?