Quand je regarde mes parents, divorcés depuis presque 30 ans, je suis jalouse. Ils sont restés en bons termes, sont capables de manger à la même table et d’être là, ensemble, pour leur fille. J’aurais tant voulu qu’il en soit ainsi pour moi…
Mes parents se sont séparés lorsque j’avais 10 ou 11 ans. De mon souvenir, à part quelques anicroches, tout s’est bien déroulé. Durant l’adolescence, j’ai décidé d’aller habiter chez mon père et ils ont respecté mon choix, car c’était littéralement le meilleur choix à ce stade de ma vie.
Les deux étaient présents pour ma remise de diplôme, ma collation des grades, mon mariage, la naissance de mon enfant, et j’en passe. Ensemble, unis et entièrement là pour moi.
Récemment, ma mère, habitant outre-mer maintenant, nous a hébergés lors de petites vacances. Donc, son ex, sa fille et son conjoint, et sa petite-fille, habitant ensemble durant quatorze jours. Rajoutez à l’équation son conjoint à elle et vous obtenez des soupers plus qu’intéressants.
Pour moi, c’est une tout autre histoire.
Après plus de 10 ans de vie commune, mon ex m’a montré la porte alors que ma fille n’avait pas soufflé sa première bougie. Il menait une double vie depuis quelque temps et il n’était plus capable de vivre ainsi. J’ai été brisée, autant physiquement que mentalement. C’est cliché, mais jamais je n’aurais cru une telle histoire.
Malheureusement, c’est à ce moment que j’ai découvert une nouvelle facette de ma personnalité. J’étais devenue CE genre de fille. Le genre de fille qui crève des pneus, appelle la police, met de la vaseline sur les fenêtres de son employeur, lance des œufs chez elle. Et cela, dans une seule nuit!
Disons que c’est loin d’être la période de ma vie la plus glorieuse. J’étais si obnubilée par ma douleur que je ne réfléchissais plus. J’ai même engagé un détective privé pour observer les week-ends de monsieur avec ma fille pour évaluer sa compétence… et valider ce qu’ELLE faisait avec ma fille! Si vous saviez tout ce que j’ai fait, c’est tout simplement incroyable.
Nul besoin de vous mentionner que j’ai entretenu une relation haineuse avec lui. Notre divorce a été une épreuve de lutte dans la boue. Qui serait capable de détruire l’autre devant M. le juge. Un avocat, grassement payé, a fait un sale boulot et j’ai gagné sur toute la ligne. Ce que j’ai cru.
Cependant, je vous le confirme, tous ses actes de vengeances n’ont pas mené à la paix. Ils ne faisaient qu’entretenir ma haine. Les différentes thérapies dans lesquelles je me suis engagée m’ont ouvert les yeux et m’ont libérée de mes émotions. Ne vous inquiétez pas, c’est terminé, le temps de la Vendetta.
Mais, malgré tout, je n’ai pas pardonné. Pour moi, ce pardon est l’acte ultime vers l’établissement d’une relation saine avec son ex. Et j’en suis incapable… pour le moment.
Je me souhaite, un jour, de pouvoir dire que j’ai finalement réussi mon divorce comme celui de mes parents pour le bien de mon enfant, mais aussi le mien.