On a décidé d’avoir Arthur un peu sur un coup de tête. Pas complètement… mais un peu, quand même.  On s’est dit : « Pourquoi pas, c’est maintenant qu’on en a envie. » Je suis encore aux études pour quelques années? Pas grave! On habite dans un 3 et demi loin de ma famille? Pas grave! Mon homme a un horaire atypique et pas très stable? Pas grave, qu’on s’est dit! On en a envie.

Environ un an et neuf mois plus tard, assise devant l’écran de mon ordinateur ce soir, je soupire bien profondément de fatigue. Parce que concilier études, travail et vie de famille, on va se le dire, c’est pas reposant. Ça fait beaucoup de sacs à dos à gérer.

En septembre dernier, après plus d’un an de congé de maternité (entrecoupé par-ci par-là de quelques contrats), je suis retournée sur les bancs d’école pour finir ce que j’avais commencé. Parce que c’est important, aller au bout de ses idées. Mais pendant les trois heures que durent mes deux cours, j’ai littéralement des fourmis dans les fesses. Et dans la tête. Je suis incapable de ne pas bouger, de me concentrer, de ne pas penser à Arthur qui est à la garderie beaucoup trop souvent à mon goût, de ne pas réfléchir à ce qu’on va souper, de ne pas me demander quand est-ce qu’on va passer du temps en amoureux, de ne pas capoter parce que j’ai des projets en retard au boulot.

Et au boulot, même combat. Et à la maison, rebelotte.

L’enfer (et j’exagère à peine) avec l’école, c’est que c’est sans fin. Il y a des devoirs à faire le soir, la fin de semaine, des documents à lire, à annoter, des examens pour lesquels il faut étudier, se préparer. Après le souper, le bain, le biberon et la vaisselle, ce n’est ni mon divan, ni le bar, ni le lit qui m’attend. Ce sont les lectures et les devoirs.

Le soir, vers 20 h, je me tape généralement la tête sur mon bureau en me demandant ce qui m’a pris de retourner à l’école. Seigneur.

Mais bon. Être une maman aux études, en fait, c’est pas bien compliqué. C’est pas reposant, mais c’est tout à fait possible. Suffit d’être organisée, et d’être ABSOLUMENT certaine de la raison pour laquelle on est à l’école. Parce qu’on se le demande souvent, pourquoi on fait ça. Il faut ressentir le pourquoi dans nos trippes pour ne pas tout abandonner. Il faut savoir que c’est ce qu’on veut vraiment. Parce qu’au moindre doute, c’est la panique. Voire le désespoir. La fin du monde.

Et être une maman aux études, ça a quand même du bon. Après être passée au travers de toute cette aventure qu’est l’arrivée d’un petit être humain, je n’ai plus peur de rien. Ni des professeurs, ni des notes, ni des examens, ni des discussions de groupe. Je ne suis plus seulement une étudiante : je suis une mère. J’ai accouché. Je suis forte.

Reste que mes multiples sacs à dos, en ce début d’année scolaire, sont franchement lourds à porter. Comment faire pour être à la fois une étudiante, une maman, une travailleuse et une amoureuse pas pire? Et une amie, tant qu’à y être! Je manque tellement de temps pour arriver à simplement essayer d’« être » toutes ces femmes que j’ai l’impression d’en n’être aucune. J’essaie constamment de faire du rattrapage, mais ce n’est que du rattrapage! Ça ne compte pas. Ce n’est pas pareil.
 
Parmi vos sacs à dos de mamans, en avez-vous un pour l’école?